Tu es mon autre

Projet mené en 2019

Partenaire : Asbl Aide aux personnes déplacées – Liège
Artistes intervenantes : Zazie Prignon (artiste de la parole) –  Judith Melin (artiste designer)
Coordination Théâtre de la parole : Magali Mineur

Avec le soutien de la Fédération Wallonie Bruxelles (Education Permanente)

Thématique

S’impliquer à la vie collective et à la dimension citoyenne d’un quartier en luttant contre les fractures sociales, spatiales et culturelles.

Présentation du partenaire pour ce projet

L’Aide aux Personnes Déplacées (Liège) est une association active depuis 70 ans dans le domaine de l’accueil et de l’accompagnement du public migrant. Parmi ses missions, elle organise notamment des modules de formation en français langue étrangère et citoyenneté, dans le cadre du Parcours d’Intégration mis en place par la Région Wallonne. Lors de ces formations, l’équipe des formateurs est toujours en recherche d’opportunités d’inscrire l’apprentissage de la langue et la découverte de la société dans des expériences vécues.

Objectifs

  • Le langage artistique comme outil pour impliquer les membres d’une minorité culturelle à la vie en société et à la dimension citoyenne.
  • Fédérer des publics dans une même dynamique en permettant de développer sa culture, son humanité tout en allant à la rencontre des cultures et des humanités de l’Autre
  • La création artistique comme outil de connaissance d’une culture, et de la tradition populaire qui en fait partie
  • Sensibiliser à la découverte de son passé, de son histoire souvent métissée et in (mé) connue et initier un mouvement de transmission des « anciens » et/ou « adultes » vers les plus jeunes générations en invitant à se saisir de son passé comme révélateur de personnalité
  • Initier un questionnement citoyen pour interroger par le vecteur du rire et de la facétie la société, ses règles, ses normes, son cadre et ses dimensions politiques.
  • La mémoire collective comme outil pour lutter contre la fracture sociale, spatiale et culturelle
  • Permettre à des primo-arrivants qui s’intéressaient à l’art et à la vie culturelle avant leur exil de renouer avec une pratique source de lien social et d’équilibre personnel ;
  • Faire vivre aux personnes qui n’ont jamais eu l’opportunité de s’impliquer dans une production collective une expérience qui éveille leur curiosité pour la culture.
  • Aborder, par le biais de la production culturelle, des sujets qui surprennent, enthousiasment, parfois interrogent les personnes exilées de leurs pays,  (on peut penser à la manière dont les relations sociales ou familiales se reconfigurent en Belgique), ce qui peut par ailleurs permettre de déconstruire les préjugés que certains nourrissent à l’égard de la société d’accueil.
  • Renforcer l’estime de soi et ainsi faciliter le travail d’insertion que ce soit sur le plan social ou professionnel ;

Support

Réalisation collective de trois récits à l’écriture, à l’oral et au tissage, à la broderie et par le travail du tissu en général (triptyque d’exposition)
Livret pédagogique
Livret des histoires

Pistes d'utilisation de l'outil

Chaque récit formant l’outil ci-présenté et créé par le collectif porte en lui un point de vue critique  et un regard précis sur un acte, un geste, le parcours d’un individu, d’un groupe de personnes, d’une famille et plus largement d’un contexte social et historique. Les étapes 1-2-3 renvoient à un rapport à soi, une auto-référence[1]. Les étapes 4-5-6 renvoient à la distance subjective et au droit à l’expression d’un avis, de la formulation d’une pensée, d’une proposition, d’une solution. L’ensemble des étapes participent d’une tentative pour favoriser la compréhension de ce que sont les droits fondamentaux et notamment les droits culturels.

Lecture à voix haute de chaque récit dans l’ordre chronologique (1919-2019-2119)

La lecture peut être faite sur une seule séance de travail ou en trois séances / soit par l’animateurice ou collectivement si le niveau du français et de la lecture des participant·es le permet

L’animateurice prévoit un cadre le plus confortable possible pour l’écoute et les participant·es sont invité·es à se mettre dans une position confortable.

L’animateurice propose de porter l’attention sur 2 critères d’attention pendant la lecture de chaque récit :

  • Quelle est l’émotion principale que je retiens ? Préciser le mot pour la définir.
  • Si je dois retenir un passage, lequel ? Et pourquoi ?

Collectage des premières impressions vécues pendant la lecture à partir des critères proposés en phase 1

Chacun·e est invité·e à prendre un temps seul·e pour re-trouver dans sa mémoire un souvenir qui fait écho au contenu d’un des textes ou de l’ensemble.

Ensuite chacun·e est invité·e à le partager de façon orale avec le groupe.

L’animateurice propose au groupe de préciser le contexte qui d’après eux est celui de chaque histoire :

  • contexte historique : ce qui est raconté fait-il référence à une période dans l’histoire reconnaissable ? Si oui laquelle ? 
  • contexte social : quel est le niveau de vie des personnages de l’histoire ? Sont-ils riches, pauvres, ont-ils accès aux besoins élémentaires (eau, chaleur, nourriture, abri, ..)
  • contexte familial : quelles semblent être les relations entre l’homme et la femme, le père et les enfants, la mère est les enfants, ... concrètement -> citer des exemples relevés dans l’histoire

-> Quels sont les points communs entre chaque récit ?  D’un point de vue culturel par exemple.

-> Quels sont les points de divergences ?

Intime – extérieur

A l’aide de post-it, l’animateurice collecte auprès des participant·es un mot qui résume la relation que les personnages ont avec :

  • Le lieu dans lequel ils habitent au début de chaque histoire
  • Le lieu dans lequel ils vont habiter
  • Le lieu dans lequel ils reviennent habiter

Et pourquoi ce mot a-t-il été choisi ?

Par exemple : le mot « facile » ou « difficile » peut qualifier la relation à une des étapes 

L’animateurice demande à chaque participant·e de choisir un lieu important pour iels et à dire pourquoi ?

Comment pourrait-on améliorer chaque trajectoire pour chaque personnage ...

* à partir d’un exemple concret choisi dans un des trois récits et qui fait part d’une situation difficile, conflictuelle, douloureuse, invitation est faite à chacun·e d’inventer un événement, un fait, un acte posé, un dialogue entre personnage,... en vue de transformer le passage en question.

Diffusion

Nous souhaitons donner de la visibilité au travail réalisé, notamment en le présentant sur le site de l’association Aide aux personnes déplacées et en en donnant un écho sur Facebook ainsi que dans le périodique Actions réfugiés (diffusé à 1500 exemplaires en français et 500 exemplaires en néerlandais). Cette première production pourrait en outre servir de support pour motiver ultérieurement d’autres groupes à s’impliquer dans une démarche collective de ce type. Nous diffuserons l’outil.

Novarina Valère, Devant la parole, P.O.L

Nadine Decourt, Michelle Raynaud, Contes et diversité des cultures, CRDP Académie de Lyon

Contact

Animation, formation et accompagnement ainsi que mise en place d’un évènement – Magali Mineur –magali.mineur@theatredelaparole.be


[1] Terme employé par Alain Touraine, sociologue

Non classé

Voici les histoires réalisées par les participants. Celles-ci accompagnent le triptyque d’exposition.

Découvrez les en suivant leur ligne du temps:

En 1919

En 2019

En 2119

Education permanente

Retrouvez notre programmation complète sur notre page consacrée à l’éducation permanente