Les âmes de la ville

Projet mené en 2019

Le Théâtre de la parole

Alice Verlaine Corbion (Conception)
Alice Verlaine Corbion, Flavien Gillié (Réalisation)
Magali Mineur, Jean-Paul Tournay (Coordination)
Théâtre de la parole (Production)
Bruxelles nous appartient (Partenaires)
Valérie Bienfaisant, Chantal Dejardin (Artistes Intervenantes)

Avec le soutien de la Fédération Wallonie Bruxelles (Education Permanente)

Thématique

Les lieux ont-ils une âme OU Qu'est-ce qui fait qu'un lieu est vivant, fertile, ou au contraire violent, stérile, non-invitant? Regards croisés sur la ville comme espace d’habitation, de vie citoyenne dans ses multiples facettes, de mémoire multiple afin de s'y insérer comme acteur de changements.

Présentation du partenaire du projet

Bruxelles nous appartient-Brussel behoort ons toe est une organisation dédiée à la mémoire sonore, passée, présente et future de Bruxelles. Depuis 1999, leur récolte de récits et de témoignages relatifs à Bruxelles constitue l’objet de présentations thématiques ainsi que d'une base de données publique et accessible online

Objectifs

"Ici il y a une âme. Il y a quelque chose. Un quelque chose qui me parle, qui m’invite, qui m’accueille... je me sens bien comme si ici avait toujours existé. Les maisons sont neuves, oui... Il y a trente ans encore, c’était des champs. Mais... Ici, il y a quelque chose. On est bien"

Yannick

Il s'agira de questionner l’espace public, lieu complexe, chargé d’histoire, où se côtoie l’espace privé et public. Il est aussi espace d’expression, de brassages d’opinions, d’idées, de cultures et de classes sociales, c’est un lieu où se croise les genres, les âges. Mais il est aussi lieu d’oppression, de répression ou d’exclusion.

  • Aborder l’espace public, sa dimension sociale et politique par le sensible.
  • Le collectage comme outil de connaissance de l’Autre et de sa vision sur son environnement.
  • Inviter à se dégager d’un regard commun, utilisé communément pour aborder son propre regard critique sur la ville et son paysage urbain.
  • Promouvoir et diffuser les initiatives qui renforcent le lien social.
  • Susciter un questionnement et une réflexion sur ce que veut dire l’âme d’un lieu, sur ce que ces dimensions représentent au travers de traces visibles inscrites dans la ville, dans le quartier.
  • Eviter la fracture spatiale, sociale et culturelle en invitant les participants.es à formuler le/les sens des actions qu’ils mènent dans ces espaces particuliers; dans et hors la ville.
  • Promouvoir la collaboration entre partenaires associatifs et artistiques autour d’un projet culturel dans Bruxelles.
  • Inviter à une meilleure connaissance des initiatives de ce type pour mieux démultiplier les effets et leurs conséquences sur un environnement urbain.

Support : création sonore

Pistes d'utilisation de l'outil

L’outil présenté a été réalisé dans le cadre des missions d’Education permanente.

Ces pistes d’utilisation/pédagogiques ne sont que des propositions, chaque utilisateur.trice est invité à se saisir de l’outil comme il l’entendra dans le respect de la dimension initiale et sans en détourner le propos.

Utilisation première

Les Ames de la ville est le fruit d’un travail de collectage, d’analyse et de création artistique collective à destination du public dans l’espace public. Il contient en plus des témoignages des personnes rencontrées, des réflexions provenant des artistes qui ont œuvré à la réalisation de l’outil. Il peut donc s’utiliser pour toutes animations, sans indications particulières, sans pistes pédagogiques, et libre de toutes directions.

Avant le temps d'écoute et dans le cadre d’une animation, quelques propositions de mise en condition d’écoute pourront être partagées afin de favoriser une disponibilité maximale, une ouverture à ce qui vient sans chercher à analyser les propos entendus.

Après l’écoute, un temps de partage des émotions vécues, des sentiments éprouvés pendant l’écoute collective pourrait être proposé. Il y a de fortes chances pour que la mémoire de chaque participant.e ainsi sensibilisée s’ouvre sur un lieu personnel qui fasse écho à la question posée dans le projet : Les lieux ont-ils une âme ? Quel lieu en particulier pour vous ? Pourquoi ?

Une discussion peut s’en suivre qui porterait sur la façon dont nous ressentons, dont nous avons vécu ou vivons l’espace public et toutes ses dimensions :

  • Espace de liberté d’expression
  • Espace de manifestation d’une opinion, individuelle ou collective
  • Espace de répression
  • Espace d’exclusion
  • Espace de création...

Le fait de re-visiter ces différents espaces, composants de l’espace public permettra de re-visiter les dimensions politiques, sociales et économiques qui y sont liées.

Ainsi par exemple, certains extraits font part de l’avant et de l’après d’un lieu, de sa transformation ou de sa disparition, choix liés à des choix politiques, économiques.

D’autres font référence à des lieux précis qui dans un parcours personnel peuvent renvoyer à la Grande Histoire ou celle de l’immigration marocaine comme par exemple la Tour de la gare du Midi.

Utilisation seconde

Chaque témoignage peut être entendu de façon séparée, et chaque contenu renvoyé à une question précise qui elle-même renvoie à un enjeu de société.

Par exemple, un des lieux cités dans la création est celui du Palais de Justice de Bruxelles. Il est cité comme un lieu qui a une âme. Pourquoi ? Quels sont les dimensions qui amènent une personne à dire cela ? De la même façon, pourquoi des espaces mystérieusement nous inspirent, et pourquoi d’autres nous donnent une envie irrépressible de les fuir, de ne jamais y revenir ? Un lieu transmet-il une mémoire, cette mémoire, que nous dit-elle ? Et si le lieu est inconnu ? Quel pans d’histoire un lieu révèle-t-il à celui ou celle qui le traverse ? Et quelle image donne-t-il à voir de sa dimension de vivre ensemble ?

A quoi est dû que certaines pièces, certains murs, certains toits nous  donnent l’impression d’être enfermés, et d’autres d’être protégés ? Comment se fait-il que l’on puisse se sentir chez soi, dans un lieu où l’on va pour la première fois ?

Un classement par catégorie de « témoignage » peut être réalisé. Quels sont les différents types de discours qui sont présents dans la création sonore et à quel type de langage font-ils référence ? Comment aborderions nous la question, par quel type de langage ?

Utilisation troisième

Un processus de recherche de liens entre les témoignages ou quelle est le « commun » qui relie toutes ces paroles, provenant de personnes d’âge, de genre, de classes sociales, de lieux différents, pourrait constituer une animation en soi.

Utilisation quatrième

Il est possible de demander l’organisation d’un événement dans l’espace public tel que réalisé en fin de parcours de l’outil.

La prestation peut être envisagée dans n’importe quel lieu du moment qu’il comprend des critères suffisant pour un confort d’écoute minimal. Il peut être précisé et choisi en collaboration étroite avec toutes associations, groupements, collectifs, désireux et correspondre à un thème précis.

Il peut également se réaliser comme à l’initial, en transport en commun – tram – le long d’une ligne choisie en fonction de critères pré-établis, ou laissés libres.

Diffusion

Nous avons organisé un événement publique dans l'espace public en fin de parcours. En partant de la place De Brouckère, lieu central d'où peut rayonner bons nombres de quartiers de Bruxelles, nous nous sommes laissé emporter par la parole des passants ainsi que la mémoire auditive émanante de la ville. Tout s'est passé dans des lieus publics (parcs, rues, places...) qui ne nécessitaient aucune autorisation. Cette promenade au travers de la ville nous a permis de créer des moments de partage de la matière avec d'autres publics tout en veillant à ne pas « forcer » le moment mais plutôt à poursuivre sur l’élan de la proposition, de l’invitation à ... Chaque personne a été libre de prendre part ou pas à l'événement, de se saisir de la matière, d’intervenir, d’être actif de l’événement ou passif, s’absenter et passer. Finalement, les rencontres nous ont mené vers le canal, lieu frontière qui se fait rencontrer deux dimensions sociales différentes.

La technique du Verbatim a fait l’objet d’une formation donnée aux artistes intervenantes durant laquelle des “tests” à l’extérieur ont été réalisés auprès de personnes non-averties. Cette technique consiste à faire passer une bande son dans un casque et demander au l'auditeur de répéter ce qu'elle entend en tentant de coller le mieux possible aux paroles, à l'intonation utilisée, aux accents... C'est une manière de rendre aux passants ce que d'autres passant ont exprimé ultérieurement sans nécessité de leur présence.

La création sonore a été diffusée par le biais de l’asbl Bruxelles nous appartient.

Le Théâtre de la parole assure également la diffusion de cet outil:

  • Grâce à son site à partir duquel des liens peuvent renvoyer à l’outil création sonore et à son utilisation.
  • Par Kaléidoscope - FWB
  • Par le « bouche à oreille » et le contact direct avec les acteurs sociaux, le public qui fréquente le Théâtre de la parole, les relations professionnelles dans le milieu social et artistique
  • Par la promotion d’un événement à mi-parcours de la convention qui reprendra bon nombre d’outils réalisés avant la convention et pendant.
  • Par la publication (possible et nécessaire) des actes et des matériaux du projet.
  • Par la prise de contact avec le CIVA
  • Lors de toute demande faisant l’objet de l’organisation d’un événement dans l’espace public

Bibliographie

  • Thierry Paquot, L’espace public, Editions La Découverte, 2099
  • Bruxelles et sa rivière. Genèse d’un territoire, Chloé Deligne in Histoire urbaine, 2005
  • La Libre Chevauchée, ouvrage collectif, copyright Théâtre de la parole, 2014

Contact

Animation et accompagnement ainsi que mise en place d’un évènement – Magali Mineur – magali.mineur@theatredelaparole.be


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Education permanente

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