Bella Ciao
Bella Ciao

Bella Ciao !

Projet mené en 2020 et 2021 (service)

Conception, production et réalisation: Le Théâtre de la parole

Sur une idée originale de Luisa Bevilacqua
Artiste intervenant :  Fatoum Abgar
Créateur sonore : Les microsondes asbl

Partenaire :  La fonderie

Avec le soutien de la Fédération Wallonie Bruxelles (Education Permanente)

Elaboration


Ce projet a dû être adapté à la situation liée au Covid et au confinement qui a empêché toutes les rencontres d’avoir lieu comme cela avait été prévu. Cette adaptation a permis d’inventer d’autres formes d’interaction avec les participants.es dont plusieurs capsules sonores exploratoires.

  • Le cadre

Avec la révolution industrielle et l'invention de la machine à vapeur, la majorité des pays européens ont vécu un essor démographique, un exode rural massif, une mise en place d'une économie capitaliste, un bouillonnement inventif et une transformation de l'industrie. Jusqu'à 1850, les conditions de vie des ouvriers se dégradent, des lois de protection des enfants au travail voient le jour. Dans ce cortège de méfaits, la pollution et la déforestation sont déjà dénoncées. Les inégalités sociales se creusent et à-contrario l'abondance et le confort augmentent pour certains.es. Inégalités encore présentes aujourd’hui.

De plus en plus, une frange de la population se retrouve asservie aux machines. Jules Michelet dit déjà en 1846 dans son livre Le peuple : " Aujourd'hui de nouveaux métiers se sont créés qui ne demandent guère d'apprentissage et reçoivent un homme quelconque. Le véritable ouvrier, dans ces métiers, c'est la machine."

Depuis cette époque, d’autres « machines » ont pris le relais comme toutes celles qui servent à la technologie digitale par exemple. Si certaines tâches ont été simplifiées grâce à cette évolution, elle a aussi des conséquences sur la santé comme le stress et l’angoisse parfois générées par l’évolution rapide de ces technologies et la nécessité pour les travailleurs.ses de se « mettre à jour ».

De plus, aujourd’hui, le travail occupe une place centrale dans la vie des Européens : seule une minorité de personnes interrogées – moins de 20% dans quasiment tous les pays – déclarent que le travail n’est pas « très important » ou « pas important du tout » dans leur vie. C’est un fait difficile à remettre en cause, nous passons la plus grosse partie de notre temps au travail.

Aujourd’hui en Belgique, le droit au travail fait partie des droits à l’égalité qui nous concernent toutes et tous à un moment donné de nos vies, de façon directe ou indirecte, mais qu’en est-il de la place de l’humain face au travail ?

Nous consacrons la plus grosse partie de notre temps au travail parfois au détriment de la vie privée, ce qui fait que beaucoup d’entre nous ont déjà été confrontés à un moment ou à un autre à des problématiques telles que l’absence d’égalité des salaires entre hommes et femmes, la pénibilité, la massification du télétravail, la souffrance au travail, la recherche d’emploi, le chômage, les accidents du travail, la discrimination, le racisme, le harcèlement, ....

Même si la vie professionnelle offre des possibilités de découvertes positives, d’expériences agréables, le domaine du travail est en perpétuelle transformation : adaptation technique, organisationnelle, gestion des carrières, du temps de l’après-travail, ... des transformations qui ont un impact sur la santé physique et psychologique notamment. Par exemple, selon le nouveau rapport de l’AEE intitulé « Noise in Europe – 2020» (Le bruit en Europe – 2020), "un européen sur cinq est exposé à des niveaux sonores considérés comme dangereux pour sa santé. Ces bruits sont principalement provoqués par la pollution mais également les activités liées au travail."

Sans compter, qu’aujourd’hui encore le travail est considéré comme un critère d’appartenance à une catégorie sociale et celui.celle qui n’a pas de travail reconnu comme tel par la société est encore trop souvent perçu comme incapable, paresseux.se, profiteur.se, ... il.elle se retrouve marginalisé et beaucoup d’entre eux.elles se retrouvent alors pris dans une spirale infernale de mise à l’écart de la vie en société.

  • Plus précisément les enjeux

Toutes ces dimensions feront partie intégrante du projet Bella Ciao, et le cœur du projet s’articulera sur l’humain au travail. En effet, puisque la proportion du temps passé au travail est si conséquente, nous nous interrogerons sur la part qui échappe aux contraintes du travail, à ses exigences. Celle qui permet le recul nécessaire pour analyser une situation, en dégager une dimension critique et réflexive. Avoir une conscience claire du sens donné à son travail, de l’impact qu’il génère sur la société, de ses faiblesses et de ses forces permet d’agir plus concrètement pour améliorer une situation. Grâce à la création artistique le projet ne sera pas le lieu des débats parfois stériles, d’échanges de points de vue fermés, mais celui d’une approche citoyenne la plus libre possible, à partir de l’intime qui relie à sa façon, chacun.e d’entre nous au monde du travail.

  • Présentation du partenaire du projet

Pour la réflexion sur la thématique

La Fonderie a constitué au cours des décennies une impressionnante collection d’objets et de machines industrielles et a rassemblé archives et témoignages oraux. Ses missions se sont diversifiées avec un musée, des activités éducatives, des visites guidées urbaines, un centre de documentation ou encore avec ses outils et projets d’éducation permanente.

Pour la création et l’artistique

Luisa Bevilacqua

C’est sur une proposition originale de Luisa Bevilacqua, que le projet Bella Ciao a pris racine au Théâtre de la parole. Artiste indépendante et pluridisciplinaire depuis 2009, Luisa Bevilacqua commence son parcours formatif par un volontariat européen en tant qu’animatrice culturelle auprès du centre social El Chentro à Rome (1999-2000). En 2001, elle poursuit avec un cursus universitaire en Disciplines des Arts, de la Musique et du Spectacle à la Faculté de Lettres et Philosophie à Florence, où elle obtient un diplôme en histoire du théâtre médiéval. Suite à cette spécialisation académique, elle enchaîne sur le côté plus pratique de l’anthropologie théâtrale et du théâtre physique, en suivant dès 2005 la formation professionnelle d’acteur à l’École internationale de théâtre Circo a vapore (pédagogie Jacques Lecoq) à Rome. Ce n’est que bien plus tard, qu’elle découvre l’art du conte et l’approfondit à travers la formation longue de conteur-acteur auprès de l’École du Conte à Bruxelles, finie en 2017.

Fatoum Agbar

Née dans un village des montagnes rifaines du nord du Maroc, Fatoum Abgar passe ses cinq premières années dans la communauté berbère – amazighe – où les gens expriment un profond attachement aux rythmes de leur terre. Au début des années 80 viennent les chemins de l'exil, elle émigre avec sa famille à Bruxelles. Dès lors – histoires de déracinement ? questions d'identité ? –, la passion pour la musique et le goût des arts du spectacle ne la quitteront plus.

Depuis 1997, après des études de théâtre, elle rassemble des fragments de sa mémoire rifaine pour composer des chansons dans sa langue maternelle, mais aussi en français.

Et tente, avec sa musique d'inspiration hybride, de rapprocher ces deux rives culturelles.

Pour la réalisation sonore de l’outil

Les Microsondes

Les Microsondes est un collectif de création de podcasts fondé par Jeanne Gougeau et Ophélie Bouffil. Après un diplôme de journalisme où elles se sont toutes les deux spécialisées dans l’audiovisuel, elles se sont armées de leur micros et de leurs formations précédentes en philosophie et traduction russes pour s’attaquer à des sujets aussi variés que les tribulations du peuple kurde, la variété des langues parlées à Bruxelles, la question de la militance derrière la scène underground à Moscou et la santé des femmes. Avec leur collectif, elles souhaitent également démocratiser l’accès au podcast et proposer des services de créations sonores à la demande.

  • Travail préparatoire

En fonction de la thématique mais aussi de l’idée de partir des chants, le Théâtre de la parole a fait se rencontrer Luisa Bevilacqua et Fatoum Agbar pour travailler ensemble et développer les ateliers où les particpant.e.s seraient mis en action et en réflexion.

Luisa et Fatoum se sont donc attelées à travailler la notion du monde du travail sous toutes ses formes afin de préparer les ateliers.

Les recherches se sont poursuivies afin de construire en profondeur la thématique : chant – travail – humain.

Un article sur le champ, les rythmes de travail dans le monde a servi de base également à la construction du projet.

Voici les pistes sur lesquelles nous nous sommes appuyées.

Francesco Giannattasio, en 1998, a catégorisé les relations entre musique et travail.

Il en distingue 4 types :

* La musique pour le travail : elle joue un rôle essentiel dans l'acte de production. Elle est alors un moyen indispensable pour accomplir un travail dans lequel la coordination des acteurs est fondamental. Les musiques de cette catégorie sont celles qui plus que les autres ont souffert de l'impact de l'industrialisation, elles ont pratiquement disparu.

* La musique du travail : cette catégorie inclut toutes les musiques qui n'ont pas directement pour but d'aider la production mais qui font, néanmoins, partie du processus du travail, les cris des vendeurs ambulants, par exemple.

* La musique pendant le travail : les musiques de cette catégorie, plutôt que de favoriser la coordination entre les travailleurs, distrait et rend les tâches plus agréables, en atténuant si possible la monotonie où l'effort du travail manuel. Le chant servait aussi à établir un système de communication entre les travailleurs, auquel il était interdit de parler point.

* La musique sur le travail bien qu'on ne les chante pas forcément sur le lieu de l'activité. Ces chants sur le travail sont liés  au  genre "musique et travail" par le sujet qu'il abordé. L'industrialisation de l'après-guerre n'a pas mis en danger l'existence de cette catégorie musicale détachée de la véritable production.

A partir de cette étude, les différences de chant du travail ont permis de façonner le cadre du projet.

  • Méthodologies et processus

En raison du confinement qui a vu s’arrêter les activités culturelles à partir de mars 2020, le projet Bella Ciao qui devait commencer le 30 avril 2020 a dû être adapté et reporté. Il a subi un nouvel arrêt mi-octobre 2020, et a pu malgré tout et grâce à la volonté et l’inventivité des artistes intervenantes et du Théâtre de la parole, reprendre en juin 2021 en présentiel. Entre temps, et afin de maintenir les liens créés avec les participants.es, des capsules sonores ont été réalisées par les artistes intervenantes, proposant des pistes de travail et des exercices concrets pour tenter de maintenir la réflexion entamée avec les participants.es sur le sujet.

La méthodologie s’appuiera sur la longue expérience de travail en collectif de Luisa Bevilacqua et de Fatoum Abgar. Proches de la méthodologie du Théâtre de la parole elles prendront appui sur la capacité des participants.es à construire au fil des rencontres et des exercices ludiques proposés, un point de vue personnel partagé avec le collectif lors des moments chantés.

STRUCTURE GENERALE DES ATELIERS***

Le SON ou la poésie du langage au service de l’expression culturelle

Le RYTHME ou le lien du corps au travail

Le CHANT ou comment s’approprier une tradition orale du travail et en dégager un point de vue critique et réflexif

Première séance

Chant des Mondines ou Notion de résistance collective

Seconde séance (Fonderie)

Que reste-t-il des anciens métiers ?

Quels étaient les métiers de nos parents, grands-parents ?

Troisième séance - Week-end de travail (Maison de la Francité)

Travail sur l’objet

Travail sur le chant Bella Ciao – ciment des ateliers

Exploration de la bande son de son métier/travail ou de l’absence de métier/travail

La sérénade de l’objet

Le solo et le groupe – comment se rejoindre

Ensuite les séances seront aménagées en fonction des demandes et des besoins du groupe, ainsi que leurs contenus précisés

Deux chants seront les balises du projet dans son ensemble :

Bella Ciao : il est considéré depuis 1963 comme le chant de la résistance dans le monde entier. Il a pour origine une chanson populaire chantée par les Mondines, femmes saisonnières qui travaillaient dans les rizières de la plaine du Pô pour dénoncer leurs conditions de travail.

Prise de conscience, dénonciation, renforcement. Le chant permet de prendre conscience de sa situation et de se renforcer en collectivité (résistance via le chant).

La lega : chant de lutte italienne (région de Padoue) elle était elle aussi chantée par les Mondines. Elle symbolise le moment où ont commencé à se fonder les ligues socialistes.

Revendication, audace et fierté. L'attitude de soumission est abandonnée pour avancer des revendications aux patronats, défendre ses droits.

Objectifs


* donner voix « autrement » à son travail

* arriver à l’exprimer en chantant pour mieux en parler et le partager dans le sens propre

* entamer un processus artistique qui permette une certaine prise de distance et conscientisation par rapport au propre travail, à celui des autres et au travail en général

* faire résonner et entendre les côtés de son travail qu’on aime, qu’on n’aime pas, qu’on voudrait changer, qui sont indispensables à la société, qu’on voudrait avoir, dont on voudrait se libérer, …

* faire prendre conscience d’un potentiel/plaisir/outil qui est à portée de « voix » de tout le monde > le chant

* parler de sa situation de travail et s’échanger avec les autres pour une prise de conscience critique, et pour son expression

* l’art de chanter son travail dans le plaisir pour faciliter une prise de distance et une approche artistique qui permet de voir/ressentir soi-même les choses et, ainsi, de le donner à voir/ressentir aussi aux autres, mais de façon « autre » plus accessible, plus plaisante et légère

  • Mobilisation du public

C’est avec le public qui fréquente les activités du Théâtre de la parole aussi bien lors des spectacles, et des prestations contées, que lors des ateliers en Éducation permanente ou à l’École internationale du conte, que nous inviterons à aborder le sujet.  Des newsletters seront envoyées à nos différents listing afin d’inviter des citoyens.es à participer aux différents ateliers. Nous contacterons des professionnels.es du conte, le public en général, les associations afin de toucher le public le plus large possible. Le bouche à oreille sera un vecteur efficace. Le fait de pouvoir présenter le sujet du projet et son déroulement à chaque occasion donnée lors des ateliers avec d’autres groupes associatifs et d’autres publics en amont, porte autant ses fruits (si pas mieux) qu’à travers l’envoi numérique.

Ainsi, un groupe de 12 particpants.es a marqué son intérêt et a participé très activement au démarrage. Malheureusement avec la crise sanitaire, les annulations, reports et adaptation nécessaires, certains.es ont quitté l'aventure en cours de route. Le groupe est passé de 12 au début du projet à 4 participantes en juin 2021. Nous n’avons aucune information quant au pourquoi du départ de 8 participants.es. Ceci dit, la qualité de la réflexion et de l’investissement n’a en rien pâti de la situation.

Des liens ont été établis avec Samuel Cattiau, contre-ténor, chanteur et compositeur invité pour un autre projet au Théâtre de la parole afin de dégager des pistes possibles de collaboration. En effet, le projet sur lequel Samuel Cattiau était en train de travailler entre en résonnance avec le projet Bella Ciao puisqu’il s’agit d’allier musique et patrimoine industriel dans la région de Liège.

Remarque : Les conditions sanitaires et la crise covid ont empêché la poursuite de cette collaboration à peine éclose : https://youtu.be/4cN7zEM10Y8

Explorations durant la crise sanitaire


En raison du confinement qui a vu s’arrêter les activités culturelles à partir de mars 2020, le projet Bella Ciao qui devait commencer le 30 avril 2020 a dû être adapté et reporté. Il a subi un nouvel arrêt mi-octobre 2020, et a pu reprendre en juin 2021 en présentiel.

Entre temps, et afin de maintenir les liens créés avec les participants.es, des capsules sonores ont été réalisées par les artistes intervenantes.
Des matières narratives, comme par exemple, la nouvelle de Franz Bartelt lue à voix haute et en lien avec la thématique du travail. Cela pour apporter une autre matière exploratoire, une fiction sur le thème, une forme artistique narrative

Un documentaire – film dans lequel on peut suivre un ouvrier communal en Suisse dans son travail de tous les jours :

Vous désirez suivre le chemin parcouru par les participants? Voici les différentes explorations :

Exploration 1 : Autour d'un objet en lien avec votre travail actuel ou passé

Exploration 2a et 2 b : suite objet

Exploration 3

Exploration 4 : Matières narratives

Pour apporter une autre matière exploratoire, une fiction sur le thème, une forme artistique narrative. Exemple : la nouvelle de Franz Bartelt lue à voix haute et en lien avec la thématique du travail

Exploration 5 : préparation physique et respiratoire

Exploration 6 : La Lega (texte téléchargeable plus bas)

Exploration 7 : Documentaire à visionner

https://www.rts.ch/archives/tv/divers/edition-archives/10445750-samy-leboueur.html

Pistes d'utilisation

Le service présenté a été réalisé dans le cadre des missions d’Education permanente.

Ces pistes d’utilisation/pédagogiques ne sont que des propositions, chaque utilisateur.trice est invité.e à se saisir de l’outil comme il.elle l’entendra dans le respect de la dimension initiale et sans en détourner le propos.

Ce service est le résultat d’une création collective portée par des citoyens.es volontairement inscrits dans une recherche critique par l’artistique liée au domaine du travail, ses problématiques, ses transformations.

Il a dû être adapté à la situation liée au Covid et au confinement qui a empêché toutes les rencontres d’avoir lieu comme cela avait été prévu. Cette adaptation a permis d’inventer d’autres formes d’interaction avec les participants.es dont plusieurs capsules sonores exploratoires.

Il est proposé comme une occasion de mettre en place un processus de réflexion sur :

  • Travail et représentations (quel imaginaire du travail, quel travail rêvé ?)
  • Travail et rapports entre les femmes et les hommes, à la collectivité, à l’identité
  • Travail et droits(s), obligations, valeurs
  • Travail – chants de travail de hier, d’aujourd’hui et de demain
  • Travail et ses transformations

Utilisation première

L’écoute de la création sonore réalisée par Les Microsondes peut s’écouter seule, en individuel ou en collectif

C’est une façon sensible d’ouvrir à la dimension du travail pour débuter un travail de réflexion ou de création à partir du sujet

Utilisation seconde

Les capsules sonores sont des explorations proposées de façon claire et accessible à tous.toutes ceux.celles qui désirent entamer un travail de réflexion intime ou collectif sur le sens du travail, ses implications, ses transformations, ses problématiques. Chacune des capsules proposent une conduite à suivre et des exercices pratiques à réaliser.

Le texte de la chanson La Legga – chant de travail des femmes dans les rizières en Italie permet un support écrit pour suivre l’enregistrement ou pour entamer un travail à partir des mots employés dans le chant à partir de trois questions de base :

  • Que portent-ils de dimension politique
  • Quelles sont les revendications qui transparaissent à travers eux
  • Ces revendications sont-elles encore d’actualité aujourd’hui ?

Le lien renvoie à une vidéo qui peut servir de déclencheur à un processus de réflexion critique sur le sens du travail, le regard que l’on porte sur lui, comment la société le reconnaît.

Utilisation troisième

Organisation des ateliers similaires à partir de la méthodologie du Théâtre de la parole et avec la participation des artistes du projet.

Support

Finalité

Le Covid a bouleversé notre rapport au travail. Le monde du travail lui-même a changé. Certains.es ont perdu leur travail, d’autres croulent sous le poids du travail comme dans les soins de santé notamment, et beaucoup d’autres se sont trouvés confinés chez eux pour télétravailler. Une chose est sûre, la distanciation a profondément modifié le rapport que les hommes et les femmes entretenaient avec le travail. Chaque milieu a subi un impact différent, impact qui se fait encore ressentir aujourd'hui. Le monde du travail a changé mais pouvons-nous en retirer du positif ? Où est-ce la fin du vivre ensemble ? Qu’en est-il des liens sociaux que le travail permettaient entre collaborateurs.trices ?

Ce qui est sûr c’est que la pandémie a accéléré le clivage entre les classes sociales. Dans une revue " La géopolitique mondiale en 40 cartes", il est expliqué : " Le Laboratoire sur les inégalités mondiales a dévoilé, dans son rapport publié en 2021, les disparités de revenu et de richesses depuis le XIXème siècle mais aussi des écarts de revenu femmes-hommes et des émissions de carbone selon les classes sociales. La crise sanitaire a exacerbé plus encore la captation des richesses mondiales par les plus fortunés"

La thématique du chant et du travail a donc pris une ampleur différente avec la crise sanitaire de par les différents confinements subis. Des habitudes liées à la crise ont pris le pas sur la collectivité pour se tourner vers un travail de plus en plus individuel. Le point positif est qu'un bon nombre d'employé.e.s ont pris conscience de l'importance de l'épanouissement et du bien-être au travail.

C’est en cela également que le projet Bella Ciao a pris un double sens : non seulement il a poursuivi le questionnement, la réflexion à travers l’exploration sensible du travail et ses liens avec la tradition populaire chantée – tradition d’allégement de la pénibilité au travail, et tradition de revendication pour réclamer droits et justice au travail – mais il a également été à la source d’une prise de conscience pour les participants.es de l’importance du lien social, de son influence sur les mouvements solidaires collectifs pour amorcer changements et transformations.

Ainsi il a permis aux participants.es :

* de mieux cerner les réalités liées au monde du travail en général, mais également à leur travail en particulier (ou à l’absence de travail).

* il a permis de renforcer leurs capacité d’analyse de situations passées données en exemple telle que les chants révolutionnaires ou le chant des Mondines et de situations présentes sensibles puisqu’en pleine crise sanitaire.

* des choix ont été exprimés, des attitudes se sont vues assumées face à la question du travail, du choix d’un travail, d’un parcours lié au travail et de ses implications dans les vies intimes et sociales.

A titre d’exemple significatif de l’impact du projet sur le groupe, les participants.es se sont mobilisés.es pour une désobéissance civile lorsque le confinement a prolongé de façon excessive le second confinement. Ils.elles ont rejoint d’autres artistes autour du chant « Danser encore" du groupe HK lors d’un regroupement citoyen à la gare centrale de Bruxelles

Diffusion


La situation particulière a rendu la partie diffusion très difficile. Mais lors de notre évènement "A contre-Courant" (du 26 au 29 janvier 2022), les participants.es et le public invité ont pu s'installer à une table d'écoute et découvrir le podcast qui retrace à la fois le parcours, du projet et qui questionne la force du chant au travail et ce qu’il peut amener comme questionnements, réflexions, désir de changements, volonté de réclamer des droits et d’entamer des transformations.

Le podcast est diffusé sur la plateforme de l'Asbl Les Microsondes qui a réalisé celui-ci.

De plus, le Théâtre de la parole l'a diffusé sur son site Internet et sur le site Kaléidoscope.

Le podcast est diffusé sur la plateforme de l'Asbl Les Microsondes qui a réalisé celui-ci.

Référence Bibliographique


OUVRAGES

Psychologie du travail et des organisations, 110 mots clés, Dunod, 2016

Les conditions de travail, Michel Gollac, Serge Volkoff, Loup Wolff, La Découverte, 2014

Franz Bertelt, Ah ces braves gens, Collection Points

Mohamed : Journal de Mohamed, un Algérien en France parmi huit cent mille autres, propos recueillis par Maurice Catani, Témoigner, Stock 2

Theresa Malkiel, Journal d’une gréviste, présenté par Françoise Basch, Payot

FILMS QUI ONT SERVI A LA PREPARATION

Spectacle Invisibles par le collectif Libertalia, seul en scène de Nadège Ouedraogo à partir de témoignages d’aides familiales

Film La Zerda ou les chants de l’oubli

Film de Yamina Benguigui, Plafond de verre

SITE ET REVUES QUI ONT SERVI A LA PREPARATION

Site : https://edutheque.philharmoniedeparis.fr/

Site : https://www.eea.europa.eu/fr/highlights/augmentation-attendue-du-nombre-d2019europeens

Revue : L'histoire/Les collections/ Hors-série/L'âge de l'industrie - 200 ans de progrès et de catastrophe

Revue : Notes de Paul Viallaneix dans un article de L'histoire/Collection sur Jules Michelet, Le peuple (1846)

Revue : Le monde - Hors-série - La géopolitique mondiale en 40 cartes

Terkel Studs Working : histoires orales du travail aux Etats Unis

Contact


Animation, formation et accompagnement ainsi que mise en place d’un évènement – Magali Mineur –magali.mineur@theatredelaparole.be


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