L’autre et le même

Projet mené (service) en 2020 et 2021

Production : Théâtre de la parole en collaboration avec le Piment asbl

Avec le soutien de la Fédération Wallonie Bruxelles

Elaboration


  • Le cadre

Dans une chronique décalée , Jean-Christophe Blondel, philosophe, compare le voyage d'une vie au train. Prendre le train, c'est tout d'abord regarder par la fenêtre et découvrir un univers différent. Le passager devient spectateur de la vie locale parfois autre que la sienne.

Dans un train, de manière parfois inconsciente, nous plongeons dans l’intimité de l'autre en partageant le temps d'un instant un voyage. N’est-on pas plus attentifs aux autres puisque nous partageons un trajet. Cette proximité d'un instant se retrouve difficilement dans la vie quotidienne. Allons-nous nous asseoir sur un banc un côté d'une autre personne ailleurs que dans un train ? Comment accueillons-nous l'autre dans notre vie quotidienne ? Acceptons-nous nos différences et même nos ressemblances ? L'individu n'a plus de facilité à partir à la rencontre de quelqu'un qui lui ressemble ? Les ressemblances rassurent les différences effraient encore.

Mais qui sommes-nous au fond ? Qu'est chacun.e de nous sinon une combinaison d'expériences, d'informations, de lectures, de rêveries ? Chaque vie est une encyclopédie d'objets, un échantillonnage de styles, où tout peut se mêler et se réorganiser de toutes les manières possibles. Chaque vie n’est-elle pas composée de fragments ?

André Comte-Sponville avance le fait que pour être soi-même nous devons garder notre « esprit libre ». Mais qu’est-ce que cela signifie ? « Un être qui ne se soumet pas à la pensée des autres fut elle majoritaire (…), ni à quelque dogme ou divinité que ce soit (…), ni même à son propre camp, aux nécessités du combat, ni donc à ses compagnons ou camarades (…) ».

Et l’autre dans tout ça ?

Dans une société où l'individualisme va grandissant, et plus encore depuis la crise sanitaire, nous pouvons constater que l'acceptance de l'autre devient difficile voire impossible pour une partie des citoyens.nes.

  • Plus précisément les enjeux

L’enjeu de la diversité culturelle est ici au cœur du projet. Mettre la personne au centre, et ce, quelle que soit son origine, sa culture n’est-ce pas participer à la finalité ultime des droits de l’homme à savoir la dignité humaine ? Quitter l’individualisme qui enferme, apprivoiser la peur de l’autre, accepter le différent, la complémentarité, rencontrer les différentes cultures sont autant d’enjeux de société que ce projet rencontre.

Si la peur est une émotion qui accompagne la prise de conscience d’un danger extérieur, réel ou irréel, qui nous met en état d'alerte, qui entraine une réaction, c’est à-contrario un véritable danger pour la vie en société quand cela devient une philosophie existentielle. Après une année de crise sanitaire, les changements sociétaux sont importants et le contexte économique et social laisse la peur s’installer. Lors de cette crise, des décisions politiques ont accentué cette peur, comme par exemple la fermeture des frontières et ce malgré l’espace Schengen. Le mécanisme de la peur rend l'hospitalité difficile. Elle opère comme une restauration magique d'une frontière invisible entre les uns et les autres. Dans ce sens, nous ne voyons plus le monde de la même façon, et les enjeux flagrant entre les inégalités sociales par exemple, passent au second plan. L’Autre devient porteur de tous les maux sociétaux, et les comportements deviennent extrémistes.

Questionner ces enjeux permet avant tout d’effectuer un travail sur soi-même en ciblant ce qui entraîne cette peur. La conscientisation de celle-ci et son explication permet d’instaurer un échange entre le dedans et le dehors, entre nous et les autres. Ce partage permet de cibler nos complémentarités et nos différences. L’empathie, ce magnifique mouvement qui nous permet d’aller à la rencontre de l’Autre, de se mettre à sa place, de le comprendre et donc, d’avoir un regard neuf sur nous-mêmes et sur le monde peut dès lors se développer et être à la source d’actions constructives de transformation de la société.

  • Présentation du partenaire du projet

Réalisation

Malyka EL Barkani

Ingénieure du son, mixeuse, monteuse image, preneuse de son. Malika nous a accompagnée dans la réalisation des différentes interviews pour ce projet.

Participants.es aux interviews

Alice Martinache

Originaire de France (région de Lille), elle habite en Belgique depuis des années. Comédienne, metteuse en scène, elle mène des ateliers avec des adultes, des enfants sur la pratique théâtrale mais également en Éducation permanente comme lors du projet Oralités décoloniales au Gaffi. Son parcours d’immigrée a été jalonné de rencontres qui l’ont amené à se questionner sur le sens que veut dire le mot « étranger » et à vivre une expérience qui lui a permis de développer une analyse critique de la façon dont la société belge et le gouvernement qui la représente accueille les immigrés, les exilés, les Autres.

Apollinaire Djouomou

Originaire du Cameroun, il habite en Belgique depuis de longues années et est aujourd’hui père de famille. Comédien, conteur et « faiseurs de liens » comme il le dit lui-même, son approche de ce qu’est l’Autre a été nourrie par une expérience de vie parfois difficile. Son travail artistique récent est tourné vers le sens du mot identité, origine et étranger (cfr spectacle Welcome home)

Benoît Finschi

Diplômé l’an dernier du Conservatoire Royale de Bruxelles, il est aujourd’hui comédien et s’est spécialisé dans l’art du clown

Son trajet professionnel lui pose la question de la frontière entre le personnage et l’être. Qui est-il vraiment ? C’est une question qui ouvre à un autre questionnement, qui sont ses parents ?

Silvana Pavone

Originaire de la Sicile, active au sein du secteur culturel pendant toute sa carrière – directrice de cabinet adjointe – elle a un passé de militante. Aujourd’hui à la pension elle consacre du temps à la recherche, au soutien de démarches artistiques et d’artistes, au soutien d’asbl dont le Théâtre de la parole en tant que membre de l’AG

Yohan Djouomou

Fils d’Apollinaire Djouomou, 11 ans, 5e année primaire

Yaëlle Djouomou

Fille d’Apollinaire Djouomou, 17 ans

  • Travail préparatoire

Préparation en équipe

En visio ou en présentiel, en fonction de ce qui était autorisé, l'équipe du Théâtre de la parole s'est réunie à plusieurs reprises afin de mettre en place la réalisation du collectage.

* Questionnement en équipe sur la thématique développée et ses enjeux
* Partage de nos différentes lectures et réflexions (le récit de vie, l'autre, le même, le collectage …)
* Liste de questions qui seront posées

Cette phrase de Alex Lainé nous a inspirées : "Chaque histoire de vie est une alchimie complexe et singulière qu'il faut identifier dans sa complexité et sa singularité"
* Quel décor choisir pour que les personnes se sentent à l'aise et comme chez elle ?
*Quelle diffusion assurer pour l’exploitation des supports avec d’autres publics ?

PREPARATION AVEC EQUIPE ET INTERVENANTS.ES

Une seconde rencontre a eu lieu en partie en présentiel (tout en respectant les mesures imposées par la crise sanitaire) et en partie par visio-conférence afin d’éviter l’exposition à des risques inutiles pour une partie des intervenants.es.

Lors de cette rencontre :

* le sujet de L’autre et le Même a été explicité de façon large, sans entrer dans les détails, cela pour préserver le spontané des paroles et éviter la préparation qui fige parfois – certains.es connaissaient déjà très bien la philosophie qui sous-tend les actions du Théâtre de la parole.

* le contexte du moment filmé présenté
* la durée de la rencontre et le timing proposé.

Une discussion a eu lieu sur le traitement des vidéos qui serait assuré par la suite : questions, retours et critiques constructives du groupe ont permis d’aménager au mieux le projet de départ :

* il a été décidé de ne pas garder au montage les questions posées par le « collecteur » (celui.celle qui collecte) afin de préserver la fluidité du propos des personnes « collectés.es. »

Il également été décidé que chaque personne aurait un droit de regard et un possible veto sur certains passages

Par la suite, toutes les propositions de montage seront accueillie avec attention, cela pour garantir une construction la plus collective possible de l’objet final

Il a également été décidé d’utiliser ces supports filmés auprès d’autres publics associatifs ou autre en séance et en présentiel et non pas de façon virtuelle.

  • Méthodologie et processus

La mémoire collective est une source historique qui donne des informations sur la vie quotidienne, les comportements familiaux, les comportements sociaux, la vie politique, la vie économique. Le collectage peut aborder toutes les thématiques possibles et imaginables. Il peut servir à éclairer par le biais d'une relation humaine particulière, une dimension citoyenne, un sujet "tabou", un fait historique, une situation propre, un phénomène de société,…Le sens de la collecte est important.

L'autre et le même, socle de base à l’origine du Théâtre de la parole, se développe, se prolonge à travers toutes les activités, ce compris hors Éducation permanente.

" L'identité ne se compartimente pas, elle ne se répartit ni par moitiés, ni par tiers, ni par plages cloisonnées. Je n'ai pas plusieurs identités, j'en ai une seule, faite de tous les éléments qui l'ont façonnée, selon un dosage particulier qui n'est jamais le même d'une personne à l'autre. "[1]

Pendant la période de confinement, la volonté de maintenir un minimum de contact avec l’outil de travail, le sens de son existence, le public, l’équipe et les questions ancrées dans l’actualité a permis de développer un outil afin de collecter le « récit de soi », et à partir de cet endroit, la réflexion, l’analyse critique sur les enjeux liés aux identités multiples qui font ce nous sommes.

Nous avons décidé d’interviewer des personnes ayant des trajectoires très différentes, des expériences de vie liées à la dimension de l’Autre dans toutes ses voies multiples, de tranches d'âge et d’origines différentes. Rencontres qui seraient filmées

Afin de préserver un certain naturel des réponses obtenues, les questions leur ont été posées sans avoir été préparée en amont.  Vu qu’il nous était impossible de nous rendre chez les personnes interviewées au vu de la crise sanitaire, nous avons créé un décors particulier sur la scène du Théâtre de la parole. Avec pour objectif, de rendre le mieux possible l’idée de l’intimité, du chez soi, de l’intime sans pour autant mettre en avant des signes trop précis d’appartenance à une culture ou à une autre : fauteuil une place, lampe de chevet, petite table basse, livres posés à même le sol, lampadaire, ... le tout dans une ambiance lumière accueillante et chaleureuse. La programmation horaire de la journée a été pensée avec soins pour éviter les rassemblements de personnes et limiter les contacts (nombre autorisé dans la salle par les règles en vigueur à l'époque).

Pour guider le collectage nous avons veillé à :

* Préserver le temps nécessaire à la parole de l’autre une fois la question posée.
* Préserver l’attention vraie à l’interlocuteur.trice et donc pouvoir « rebondir » hors canevas des questions en fonction des paroles de la personne qui parle.
* Accepter l’absence de réponse, les réponses hors cadre de la question, les réactions spontanées parfois chargées d’émotions comme la colère, la tristesse, le chagrin, la joie, la surprise, ...
* Être attentif à l’ethno texte, c’est-à-dire aux éléments hors échanges direct (postures, regards, gestes, attitudes, façon d’appréhender l’espace, paralangage, expressions faciales, vêtements, avant et après rencontre, ...)
* Être attentif à l’histoire de chaque personne sans pour autant s’attacher à celle-ci au point de fermer à d’autres dimensions

La mémoire *

La mémoire a quatre fonctions identitaires :

* La mémoire contribue à l’identité d’un groupe. D’un point de vue narratif, l’histoire d’un groupe ou des individus d’un groupe nous permet d’accéder à des récits qui vont faciliter la réponse à la question : qui sommes-nous ? Nous avons plusieurs niveaux d’appartenance à un groupe : liens avec la famille, le milieu professionnel, scolaire, liens avec les amis.es, ...

* La mémoire définit la valeur d’un groupe

* La mémoire va permettre la justification d’un groupe

* La mémoire, le passé peut être une ressource rhétorique

La mémoire individuelle permet la construction de l’identité d’un individu. Le passé fait partie intégrante de l’individu et le constitue. C’est ce qui forme sa personne. Elle lui permet de se construire en tant qu’être politique. Si un individu ne connaît pas son histoire comment peut-il dès lors prendre conscience de ce qu’il est en tant qu’être humain, mais également en tant que citoyen.e, et plus précisément comment peut-il développer une analyse et un regard critique sur la société en vue de changements possibles par des actions conscientes et qui revêt sens et pertinence pour l’individu concerné. Nos pensées, nos actes s’expliquent par notre nature d’être social. Nous sommes régis par notre milieu social, nos circonstances sociales (sentiments) mais aussi par les idées, les réflexions qui peuvent venir d’un groupe.

Quant à la mémoire collective, nous pouvons la diviser en deux groupes :

* La mémoire universelle attachée à l’histoire. Elle a un début et une fin. Nous l’expliquons en termes de période, d’ordre chronologique des événements. L’histoire a une procédure de vérité, un discours critique.  L’historien doit suivre une méthode de travail, il fait partie avec tous les autres historiens de la corporation des historiens vu leurs règles de travail communes.

* La mémoire de groupes (groupe à l’école, famille,…). Un ensemble de représentation partagée par un groupe, avec une identité commune Cette notion de mémoire collective a surtout été créée par Maurice Halbwachs.  La mémoire collective est le point de rencontre de l’individu et du collectif, une interaction entre la mémoire individuelle et la mémoire commune. Sans contact avec les autres, notre mémoire collective peut s’épuiser. Le fait de vivre en société peut également être attaché à la notion de mémoire collective car quand nous appartenons à une société cela implique que nous partagions des valeurs communes. Nous avons une mobilisation d’un imaginaire collectif qui nous permet de vivre ensemble.

Adopter un regard sociologique **

Notre vie commune repose sur ce fond d’évidences partagées. Le regard sociologique consiste à prendre distance avec ces évidences, regarder le monde au-delà du sens commun. Le regard sociologique questionne le quotidien, dénaturalise ce qui nous apparait naturel.

Adopter un regard sociologique, c’est aller, regarder au-delà du sens commun. Regarder nos pratiques, notre monde, nos groupes sociaux au-delà du sens commun, de la représentation commune, dominante que l’on partage avec la majorité de nos groupes d’appartenance. S’attacher à aiguiser son regard sur une trajectoire personnelle, à prendre de la distance avec elle par le fait d’en faire le récit, facilite la prise de conscience des points forts et des points faibles d’un groupe social auquel nous appartenons, mais aussi des frontières entre classes sociales, du pourquoi elles existent et du comment en assumer les éventuels transits.

Nous éviterons ici l’autobiographie, qui pour nous revêt une forme appartenant le plus souvent à des personnages illustres, connus médiatiquement et faisant partie d’une certaine classe sociale, et nous inviterons les participants.es à chercher la cohérence, non pas à travers une trame chronologique du récit de vie – qui commencerait par le récit de l’enfance – mais bien par le choix laissé libre de s’attacher à un fragment de vie, sorte d’arrêt sur image, à en préciser le décors, l’atmosphère avant d’aller plus en profondeur dans les ressorts qui y sont liés, ses émotions, sa chair vive.

Nous accompagnerons les participants.es dans la recherche pour comprendre le sujet, plutôt que de le mystifier, à se rapprocher d’une certaine « vérité » à valeur sociologique.

La récolte des paroles ***

Faire le récit de soi, utiliser la parole dans ce qu’elle a de familier et dans ce qu’elle reflète de nous, de nos apprentissages, de notre milieu familial, de nos origines multiples, de nos trajectoires scolaires et professionnelles c’est réaliser un fait culturel, c’est participer activement à une prise de conscience des réalités de la société à travers son milieu social large, c’est aussi affiner ses connaissances critiques de la réalité, ses capacités d’analyses, ses choix, et permettre le développement d’attitudes responsables et actives. Il n’est rien qui ne puisse se dire et l’on peut dire le rien. On peut tout énoncer dans la langue, c’est-à-dire dans les limites de la grammaticalité.

Dans ce projet, les participants.es seront invités.es à explorer leur réalité à partir de leur langue et de leur imaginaire. Les paroles seront récoltées comme elles seront partagées, sans fioriture esthétiques, ni post aménagement, seules les questions posées au fil des rencontres seront effacées lors du montage pour donner à entendre et à voir une fluidité dans le récit. Ces moments seront proposés comme des possibilités d’analyser sa subjectivité, son image de soi, et des autres et ainsi tenter de préciser ce qu’est la relation à l’Autre.

Objectifs


* La compréhension de la diversité culturelle en déstigmatisant les différences

* Accepter les différences et chercher ce qui rassemble et réunit

* Construire une société plus humaine

* Initier un questionnement citoyen par la parole

* Créer un esprit d’ouverture par rapport à ce qui paraît étrange

* S'accepter soi-même pour accepter l'autre, la confiance en soi, en l'autre réciproquement

* Aller à la rencontre de l'autre

*Le collectage comme outil de sensibilisation pour lutter contre la fracture sociale, spatiale et culturelle

* Inviter à une auto-analyse à partir d’un fragment de mémoire pour une prise de conscience des enjeux liés à l’Autre et le Même

  • Mobilisation des publics

A partir des moments de préparation avec l’équipe du Théâtre de la parole pendant la période de confinement, une liste de personnes susceptibles d’être intéressées par le projet sera dressée. Les critères de recherches seront les suivants :

* Âges divers – veiller à la présence de personnes de différentes catégories générationnelles afin d’élargir le champ de la réflexion à des époques différentes

* Origines diverses – avec l’attention de ne pas tomber dans la facilité de ne pas définir l’Autre uniquement par sa couleur de peau ou par des éléments « physiques »

* Diversité de trajectoires personnelles

Les personnes finalement contactées ont accepté immédiatement l’invitation malgré la période de confinement (seconde) imposée et cela sans condition particulière

Diffusion


Les difficultés liées au temps de montage, d’aller et retour avec les participants.es dans une période très bousculée ont été importantes. La maladie, l’absence et la difficulté de se rencontrer en présentiel explique en partie le temps mis à mettre en place une diffusion sensée et respectueuse des participants.es et de leur parole.

Les supports réalisés dans le cadre de ce service ont été présentés et diffusés en janvier 2022 lors de l’événement A Contre-Courant. La première animation avec un public associatif a eu lieu en mai 2022 avec l’asbl Le Piment. Les supports et l’animation proposée ont permis de poser les bases d’un nouveau projet (service ou création d’outil pédagogique à définir) qui se prolongera entre septembre et décembre 2022 sous une forme encore à définir. Leur objet social est d’offrir aux personnes des opportunités de se rencontrer, de découvrir les différentes cultures, de valoriser les talents de chacun.e et surtout de pouvoir développer des projets collectifs à dimension culturelle et d’éducation permanente.

Utilisation de l'outil

Utilisation de l'outil


" Tu dois commencer une relation avec toi avant quiconque"

Capsule 1 : Alice Martinache

Dans cet entretien, Alice Martinache nous raconte sa rencontre avec l'Autre à travers une expérience de vie avec une personne d’origine colombienne, en attente de papier, pendant 5 années. Elle questionne les rapports entretenus avec son père, ses grands-pères, la loi, le droit,  et à travers ces rapports quelle rencontre a eu lieu entre son éducation et sa réalité. Comment sa vision du monde, de l’autre a changé. La résonnance de ce récit « fragment » avec d’autres publics sera également exploitée à partir de la question « peut-on sauver quelqu’un ? »

MOTS CLES : injustice sociale – repères et acquis – vie clandestine – justice et injustice - autre vision du monde – lien avec la famille - résistance – égalité sociale - qu'est ce qui est le même que moi - transmission - famille  - loi

Capsule 2 : Apollinaire Djouomou

Originaire du Cameroun, Apollinaire Djouomou nous raconte son parcours de vie entre la Belgique et son pays d'origine. Il nous parle d’une éducation familiale avec plusieurs « mamans ». Il affirme une position qui s’appuie sur le fait que « l’autre est l’autre » et qu’il est nécessaire d’écouter les différences. Il se pose la question de qu’est-ce que la supériorité de la couleur blanche et affirme que la famille, ses frères et ses sœurs sont choisis.

MOTS CLES : Tradition - complémentarité - supériorité - place différence - respect – écoute – métier de la parole - éducation

Capsule 3 : Benoit Finschi

Tout droit sorti du conservatoire, Benoit s'exprime par rapport à cette dualité qu'un comédien peut ressentir en jouant des rôles mais également par rapport à sa relation mère/père. Il se pose des questions comme « comment se montrer aux autres ? », quel regard a porté sa mère sur lui et sur ses choix, comment le théâtre a fait de lui une autre personne mais aussi quelle limite ont été difficiles entre le personnage de la vie réelle et celui de la fiction. Il parle de la relation avec son père et comment son père a été enfermé dans une éducation. Comment assumer une position. La résonnance de ce récit « fragment » avec d’autres publics sera également exploitée à partir de la question « faut-il lutter pour être soi »

MOT CLES : Être sur scène - Être moi en dehors de la scène - Admiration - Questionnement - Émotions - Patriarcat/ Matriarcat – Rencontre - Hérédité - Frustration - Cohabitation entre l'autre et le soi – Education – Relations intergénérationnelles

Capsule 4 : Yaëlle et Yohan

Malgré leurs différences d'âge, ces deux frère/sœur partageant le même père mais ne vivant pas tout le temps sur le même toit s'expriment sur leurs émotions et ressentis par rapport à la vie dans une famille recomposée, à l’identité, à ce que revêt le mot Autre. Yohan parle aussi de l’importance de la rencontre lorsqu’il s’agit d’intégration dans un groupe nouveau (scolaire dans ce cas). Il est question de solitude. « On est tous l’autre de tout le monde » conclu Yaëlle.

MOTS CLES : Neutralité - Amitié - Confiance - Communication - Solitude - Autre caché de nous - Même - Émotions- Toujours l'autre de quelqu'un

Capsule 5 : Silvana Pavone

De sa Sicile natale, jeune, elle arrive en Wallonie pour déménager ensuite à Bruxelles. Elle parle très peu de son parcours professionnel, très peu de sa famille, mentionne ses frères et ses parents à titre d’exemple. Son approche de la question de l’Autre est revisitée suite à l’isolement vécu lors du confinement. « Avant je me disais : l’enfer c’est les autres. Aujourd’hui, je me dis l’enfer c’est le manque des autres ». Elle parle de ses aprioris, la tolérance que les enfants lui apprennent, du manque de connaissance de l’histoire et de son enseignement, de la double vie d’immigrée, du racisme, des jeunes, de la force de la parole pour faire exister ce que l’on nomme, de l’ennemi commun face auquel le collectif pourrait se rassembler, de la fraternité. La résonnance de ce récit « fragment » avec d’autres publics sera également exploitée à partir de la question « ai-je des aprioris face aux autres »

MOTS CLES : Les Autres – Le manque des Autres – histoire – enseignement – racisme – jeunes – parole – ennemi commun – fraternité – tolérance – à priori

UTILISATION PREMIERE

De façon indépendante, chaque capsule peut être visionnée par tout un chacun de façon libre et sans proposition de réflexion. Les propos recueillis forment à eux seul un cortex multiple de trajets, de réflexions, d’approches analytiques et critiques des enjeux liés à la question de l’Autre et du même

UTILISATION SECONDE

Chaque capsule peut être proposée dans l’ordre suivant pour construire une écriture qui facilitera une analyse et une réflexion :

  • Capsule Silvana Pavone

Début de la vidéo jusqu’à 1m32

* L’autre c’est moi
* L’enfer c’est le manque des autres

  • Capsule Benoît Finschi

Début vidéo jusque 00m52’

* Qui est l’autre ?

  • Capsule de Yaëlle et Yohan

11m03 jusque 12m04
* Qu’est-ce que c’est l’Autre ?

  • Capsule Silvana Pavone

02m13 jusque 02m47

* Avoir une idée sur quelqu’un avant de le connaître

  • Capsule Alice Martinache

Début vidéo jusque 5m06

* Comment l’Autre peut me changer ?

6m33 jusque 7m30

* Et les parents dans tout ça ? la transmission

  • Capsule Benoît Finschi

8m46 jusque 10m41

* Ma mère - Comment on assume l’opinion et comment on la partage avec les autres

14m36 jusque 15m42

* Mon père – poids de l’éducation et instincts

  • Capsule de Yaëlle et de Yohan

01m01 jusque 03m20

* Mes parents font qui je suis

  • Capsule Silvana Pavone

02m56 jusque 10m30

* Les enfants et la tolérance
* Les jeunes aujourd’hui

10m38 jusque 16m03

* Ce qu’on nomme finit par exister
* Vous avez dit fraternité ?

Référence Bibliographie


OUVRAGES QUI ONT SERVI A LA PREPARATION

BOURDIEU Pierre, Esquisse pour une auto-analyse, raisons d’agir, 2006

BOURDIEUR Pierre, Ce que parler veut dire, Fayard

BERNARD Heliane et Alexandre FAURE. Qu’est-ce que la mémoire ?, Toulouse, Milan, collection Phil’Art, 2008,  46 pages.

CHAMPAGNE, Patrick. La sociologie, Milan, Les essentiels Milan, 2009, 64 pages.

COHEN, véronique. Grands-mères : Un amour tendre et féroce, Paris, Autrement, Mutations,  2005, 173 pages.

CROISILE, Bernard. Votre mémoire bien la connaître, mieux s’en servir, Paris, Larousse, 2004, 319 pages.

DAGEN Philippe et FRESNOY (studio national d’arts contemporain). De mémoires, Paris, Hazan, ouvrage accompagnant l’exposition, 2003,  144 pages.

DE GAUJELAC Vincent. Histoire en héritage. Roman familial et trajectoire social, Paris, Payot et Rivages, Petite bibliothèque Payot, 2012, 300 pages.

DE GAUJELAC Vincent et Legrand Michel. Intervenir par le récit de vie. Entre histoire collective et histoire individuelles, Toulouse, Eres, 2010, 335 pages.

LAINE Alex. Faire de sa vie une histoire. Théorie et pratiques de l’histoire de vie en formation, Paris, Desclée de Brouwer, 2007, 277 pages.

ROUBAUD Jacques et Maurice BERNARD. Quel avenir pour la mémoire ?, Gallimard, Découvertes Gallimard Philosophie, no349, 1997, 128 pages.

TOULOUSE-LA-ROSE. Quel futur pour notre avenir ? Petit essai sur nos grandes tentatives, Talus d’approche, no16, 2002, 89 pages.

FORMATION QUI A SERVI A LA PREPARATION

Cours de sociologie d'E. Lenel donnée dans le cadre du BAGIC

SITE QUI A SERVI A LA PREPARATION

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/la-grande-table-idees/philippe-descola-etre-present-au-monde-2206970

https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/sur-les-epaules-de-darwin/le-lien-qui-nous-rattache-aux-autres-7-le-retour-d-ulysse-6097847

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/la-suite-dans-les-idees/la-peur-des-etrangers-6348132

Contact


Animation, formation et accompagnement ainsi que mise en place d’un évènement – Magali Mineur –magali.mineur@theatredelaparole.be


Non classé

Education permanente

Retrouvez notre programmation complète sur notre page consacrée à l’éducation permanente