Thierry Duirat

Thierry Duirat est l’un des formateurs invité de l’Ecole internationale du conte.

S’ancrer dans le corps, le souffle, la voix

2 weekends pour s’ancrer dans le corps, le souffle, la voix.
4 jours pour jouer, totalement. Investir et investiguer le jeu. L’être en jeu avant l’être en représentation. Une pratique de l’écoute et de la disponibilité : en mouvement, avec ce qui est là. Rien que ça. Une pratique naturelle qui demande parfois du temps pour être retrouvée – et un espace collectif bienveillant – pour (re)trouver une connexion, un laisser-faire une autorisation, une disponibilité.

Rien de psychologique dans cette pratique. Rien de personnel. Pas d’analyse. Juste des jeux organiques – toujours sous la forme d’invitation – à goûter, à laisser respirer, à ne pas prévoir, à rester ouvert, ne serait-ce qu’en sentant qu’on est en train de se (re)fermer, se raidir etc.

Thierry Duirat et la mise en mouvement

Concrètement, après un éveil des sens, un échauffement du corps (physique d’abord), les journées sont construites sur une série de variations de mises en mouvement qui mettent l’accent (le focus, l’écoute) à différents endroits (l’autre, le groupe, l’espace, ses sensations, son intention etc.)

L’objet est de laisser circuler (quelque soit le code de jeu ! l’esthétique ! le texte ou l’improvisation !) Peu importe la technique mise en pratique, c’est l’usage de la technique qu’on interroge et expérimente ici. Pour éviter de l’utiliser avec une forme de contrôle. Le contrôle « contre-rola » c’est ce qui va contre ce qui tourne. Pour laisser circuler, il est important d’apprendre à perdre le contrôle, à distinguer la maîtrise du contrôle, à passer du contrôle à la maîtrise. Et maître en grec se disait « authenta », ça a donné le mot authentique.

Laisser passer l’énergie

4 jours pour retrouver la pratique individuelle de l’accueil (du dedans et du dehors) de ce qui est perçu. Pour retrouver à la fois un ancrage en soi-même, et une ouverture des vannes (à ce qui vient du dedans et du dehors)… pour laisser passer l’énergie, la canaliser, la laisser vibrer – dans un souffle, un geste ou une intonation – en restant sur son axe, dans son centre. Comme en danse contact, où pour laisser circuler le mouvement, dans un minimum d’effort, il est nécessaire de trouver son centre et de pratiquer la relation à la gravité. la gravité ne se pratique pas autrement qu’en acceptant la relation, que la terre exerce sur nous. Physiquement, cette acceptation est source d’énergie.