Présentation de l’exposition « Farniente »

Farniente, littéralement « ne rien faire ». Se poser en bord de mer, à la campagne, ou pourquoi pas en ville, et savourer un temps doux et paisible, libéré de toute injonction à devoir s’occuper de quoi que ce soit.

Dans l’antiquité déjà, les Romains connaissaient bien les vertus de l’otium, ce temps libéré du travail et de toute responsabilité publique. Un temps de retraite, de méditation, un temps éloigné du quotidien et des affaires (negotium = neg-otium, la négation de l’otium).

Et surtout un état de liberté intérieure, ignorante du souci et de la préoccupation, qui bien loin de se confondre avec l’inertie ou la paresse, est la condition nécessaire de l’exercice de l’esprit, de la pensée et de l’imagination.

Qu’en est-il aujourd’hui de cet état d’heureuse inaction?

À l’ère de l’occupation permanente des corps et des esprits, de l’exaltation du travail, de la compétition et de la productivité de plus en plus accélérée, des activités qui remplissent chaque créneau de temps libre, de la peur du vide, des burn-outs et des agendas débordés, de la phobie de l’ennui chassée à coups de pouce sur les écrans portables…

Qu’en est-il du temps pour contempler le monde ?

L’expression « farniente » est utilisée aujourd’hui dans la langue française surtout dans un contexte de vacances, souvent en rupture et en opposition avec la routine de la vie de tous les jours.

Mais serait-il envisageable d’imaginer le farniente au quotidien ? Et non pas à la campagne ou à la mer, mais en plein milieu urbain ?

Et comment la photographie, en tant que moyen d’expression artistique, mais aussi outil d’investigation sociale, peut contribuer à nourrir cet imaginaire en même temps que témoigner du réel ?

Avec ce projet documentaire, Novella De Giorgi ne cherche pas forcement des réponses. En effet,  il s’agit plutôt d’une tentative d’explorer, expérimenter, rêver le farniente en tant que relation au monde.

Cette série d’images montre des instants choisis au fil de ses errances, contemplations et divagations, ici et là, dans les rues de Bruxelles.

Des moments de résonance ou de complicité silencieuse autour d’un sentiment commun d’être, tout simplement, sans rien faire.

Présentation de Novella De Giorgi

Novella De Giorgi vit et travaille comme photographe à Bruxelles.

Après avoir étudié la sémantique et la théorie des langages à l'université de Bologna, elle s'est formée à la photographie, en développant une prédilection pour les projets documentaires.

Au début des années 2000, elle a fait partie de Reflecsa, un collectif de jeun.e.s activistes photo-reporters basé dans le centre social XM24 à Bologna.

Elle a ensuite exploré une démarche artistique plus personnelle et pluridisciplinaire à Bruxelles sous le regard d'Armyde Peignier (Académie des arts d'Ixelles) et Nicolas Clément (Académie des arts de Molenbeek), en s'intéressant également à la création sonore et audio-visuelle.

Entre 2016 et 2023, elle a été co-directrice des Dimanches du conte, un projet porté en duo avec Aline Fernande et accueilli par le Centre Culturel Bruegel dans le quartier des Marolles.

Depuis 2010 elle collabore en tant que photographe indépendante avec différentes compagnies artistiques  ainsi qu'avec des asbl et autres institutions dans le secteur socio-culturel bruxellois, en poursuivant en même temps son exploration personnelle du langage photographique.

 

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