Retour d’Amandine Orban sur : « Une écologie de la parole? »

Espace d’échanges et de compostage

C’était en juin dernier, un temps d’échange « pour une écologie de la parole ? » prenait place au Théâtre de la Parole. Ciel bleu. Sur les étangs, naissance récente des héronneaux…

Pour une écologie de la parole ? Le point d’interrogation importe. Il dit d’entrée de jeu qu’il n’y a pas une réponse, mais que se poser la question peut nous bouger déjà un peu.

Espace d’échanges et de compostageEspace, parce que ce n’était ni une formation, ni un colloque, mais bien un espace de l’entre, des interstices, qui cherchait à faire lien. Lien entre nous, entre notre parole et les vivants autres qu’humains, entre notre corps sensible et notre pensée, entre nos pratiques et le monde d’aujourd’hui. 

Retour une écologie de la parole

Source // Depuis plusieurs années, j’observe ce que l’attention au vivant me fait. Créer avec le vivant remue tous les champs de ma pratique. Je me demande par exemple : que peut être pour moi une parole de terre (selon l’expression de C. Zarcate) ? Comment un lieu peuplé peut bouger ma parole ? Comment continuer à habiter ce monde-ci en poète ? La proposition de ces 2 jours répondait à un furieux élan de faire lien avec d’autres artistes de la parole sensibles à ces questions à leurs façons. Elle souhaitait ouvrir un espace pour aérer nos terreaux au contact des autres, mettre en lumière ce qui bourgeonne et au compost ce qui limite.

Chemin // Durant ces 2 jours, nous avons tiré un fil de l’intime de nos gestes à l’inscription de nos créations dans ce monde. Extraits d’interview, pratiques sensibles, expérimentations et questions ont nourri le parcours. Adeline Van Hoof a veillé au cadre de nos échanges. Les paroles de C. Zarcate, S. James, M. Verlaguet, F. Werbrouck et Th. Coriou ont jalonné notre parcours de pépites et 13 artistes ont embarqué dans l’aventure. Merci à elleux ! 

retour sur une écologie de la parole

Echos // Comme la marche, nous avons avancé de déséquilibres en rattrapages ! Nous avons tenté la parole-offrande, celle qui s’adresse au vivant autre qu’humain. Des récits d’expériences ont été partagés : comment donner, par la parole, la sensation de la rivière à des jeunes qui ne l’ont pas connue ? Comment raconter dans et avec un lieu hanté par ses morts ? Des questions se sont imposées : pourquoi prendre ce temps avec un étang alors que la violence est au bout de ma rue ? Comment allier urgence et nécessité de ralentir ? Certain.es se sont reconnu.e.s dans les haies, pour leurs capacité à relier les milieux entre eux. Certain.e.s ont trouvé ce qu’iels ne cherchaient pas (oh, sérendipité !), d’autres s’y sont senties vivifiées, rassemblées… 

Lianes // La question d’une participante est restée en suspens : à quoi on rêve ?. Parce que oui, plus que des points, nous avons posé des virgules. Parce que oui, il y a l’élan de se lier, de co-penser et d’expérimenter encore. Parce que oui, plus que jamais nous avons besoin d’être un peu lichen et de chercher encore à allier robustesse et vulnérabilité, en partant de nos voix et de nos paroles… Un pas après l’autre…

Retour d'Amandine Orban sur une écologie de la parole

Amandine Orban – site internet de l’artiste

en pratique

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