Terriroire
Terriroire

Territoire de l’écriture

Projet mené (service) en 2020 et 2021

Production : Théâtre de la parole
En partenariat avec SOS Jeunes

Avec le soutien de la Fédération Wallonie Bruxelles

Elaboration


  • Le cadre

L’héritage que nous recevons à la naissance peut être envisagé d’un point de vue économique, mais aussi d’un point de vue culturel - le nom de famille, un réseau social, des références culturelles... ce qui forme un patrimoine ou un matrimoine culturel. Si bon nombre de débats existent quant à l’importance de l’impact que cet héritage peut avoir sur nos actes, il est indéniable qu’il fait partie intégrante de nos vies. Sans trop prendre de risque nous pouvons dire que l’origine sociale et l’héritage qui en découle interviennent dans le fonctionnement de la société dans ses aspects les plus positifs comme dans ses aspects les plus sombres, en ce compris les inégalités sociales.

Dans un article de L’Observatoire belge des inégalités sociales daté du 9 novembre 2020 on peut lire que la Belgique a la malheureuse la capacité à maintenir la reproduction des inégalités sociales. Elles structurent de part en part, au point de baliser le destin des personnes malgré elles, en fonction de leur origine sociale. Les chiffres repris dans cette analyse sont accablants et montrent à quel point l’impact de l’origine sociale influe autant sur les niveaux d’études, que sur les revenus ainsi que sur les choix d’un.e conjoint.e.

  • Plus précisément les enjeux

Si l’école est présentée comme le lieu d’émancipation et de distinction par la réussite, elle ne suffit pas à empêcher les reproductions des inégalités. D’après l’étude citée plus haut, plus le diplôme des parents est élevé, plus la chance que leurs enfants aient un diplôme élevé est grande (et inversement) ! La maîtrise de la « langue scolaire » que possèdent certains.es étudiants.es issus de classes favorisées et détentrices de la culture « savante » ( théâtre, opéra, peinture, musique classique, ...) leur permet de s’adapter plus facilement à la culture scolaire.

Son manque entraîne bien souvent une prise de distance par rapport à la culture d’origine ou une soumission totale aux valeurs dominantes. Il ne suffit donc pas de faire des efforts, d’être bon élève, de bien apprendre et d’obtenir les meilleurs résultats pour se défaire d’une origine sociale parfois paralysante. 

Pourtant chacun.e de nous devrait avoir la possibilité de transformer un « destin », d’échapper à une situation contraignante ou insatisfaisante et de la réorienter en utilisant ses capacités non seulement d’apprendre, et de comprendre mais aussi d’agir.  En cela nous sommes convaincus.es que l’écriture - qu’elle soit orale ou écrite d’ailleurs - peut être un moyen de témoigner d’une histoire mais aussi de créer un Autre espace qui sera à la fois nourri par le monde réel (celui de la vie vécue) et par le monde rêvé (celui de la vie désirée). Ou comment se construire une Autre identité à travers une fiction vraie sans renier pour autant le milieu d’origine, son langage, ses références culturelles. Cette « distance » fictionnelle est à la base de l’analyse critique sur un mode de vie, un héritage, une famille, une situation sociale, et culturelle. Ce n’est qu’à ce prix que la lucidité pourra alors émerger pour soutenir les actions nécessaires au changement et à l’amélioration de la vie en commun.

Ce projet, porte en lui la résistance des plus faibles face à ce qui opprime et asservi. Par l’écriture il s’agira d’aller au-delà des représentations que nous nous sommes forgé.es de notre milieu familial, de nos origines, et de ses limites.

  • Présentation du partenaire du projet

SOS JEUNES

SOS jeunes a été fondée en 1977. Pour répondre aux problèmes de décrochage scolaire, de fugues, drogues, et problèmes psychologiques lourds. Elle crée deux autres asbl en 1996 : l’AMO SOS jeunes-Quartier libre et Prospective jeunesse dédiée aux problématiques d’assuétudes chez les jeunes.

L’objet social de SOS jeune est de développer divers projets dans le secteur de la jeunesse, destinés à devenir autonomes par la suite. Située dans le rue Mercelis elle offre à la fois un centre d’accueil 24h/24h et 7jours sur 7 pour les jeunes en détresse, mais offre également un relais auprès du Samu social, du Centre d’Accueil d’Urgence Ariane et de l’aide à la jeunesse de la permanence de crise néerlandophone. Des entretiens et des suivis individuels sont proposés par une équipe professionnelle.

C’est dans ce cadre que l’Espace parent sera mis en place. Et c’est par cet espace que nous avons décidé de collaborer.

  • Travail préparatoire

Un groupe de femmes se réunit depuis trois ans autour des questions liées à la parentalité, la culture, le développement personnel, et grâce à l’écriture elles sont parvenues à s’exprimer sur des sujets sensibles. C’est lors d’un groupe de réflexion sur les projets à mener, qu’elles ont exprimé leur désir de poursuivre un travail d’écriture mais tourné vers la structure du conte. Suite aux premiers échanges de décembre 2020, le projet Territoires de l’écriture sera proposé dans sa structure de base à SOS jeunes Quartier libre - structure adaptable en fonction des retours du groupe et de la coordination de SOS jeunes - et plus précisément aux deux personnes de références pour le groupe des participantes.

Vu la situation de crise sanitaire et l’incertitude quant à l’avenir, une première réunion de préparation aura lieu en décembre 2020 avec l’une des représentantes du groupe des participantes et avec la coordinatrice par zoom. La personne qui représente le groupe des participantes fera un retour sur les contenus et calendrier afin de préserver un maximum la construction du projet de façon collective et ce malgré les difficultés liées à la crise sanitaire.

Lors de cette réunion de travail, le contenu des ateliers sera proposé et adapté en fonction des demandes du groupe soutenues par la coordinatrice. Un calendrier pressenti sera élaboré avec une adaptation possible. Si toutefois le confinement devait se poursuivre une seconde proposition sera présentée ainsi qu’un second calendrier. Enfin, les outils d’évaluation seront précisés.

  • Méthodologie et processus

La littérature est une arme de combat ... c’est ce que dit Annie Ernaux dans un entretien avec Isabelle Charpentier en avril 2002. Et l’écriture n’est-elle pas un moyen de résistance ? Il s’agira ici de résister aux injonctions sociales qui maintiennent et figent. Dans la démarche générale, nous tenterons de nous rapprocher de la démarche d’auteurs.trices tels.les qu’Annie Ernaux ou Edouard Louis pour ne citer qu’eux, c’est-à-dire de tendre non pas vers une écriture « classique » mais vers un mélange entre autobiographie et auto-analyse grâce à la dimension fictionnelle qu’offre la structure du conte de tradition populaire orale.

Les ateliers proposés seront menés par un.e artiste de la parole (ou deux artistes qui travailleront en duo) et qui aura (auront) une connaissance approfondie de la tradition populaire orale, de la grammaire de l’oralité et de son écriture ainsi que des enjeux en question.

Les ateliers auront pour objectif général la création artistique d’un objet fictionnel (un récit) dont le schéma sera celui d’un conte de tradition populaire orale.

Plus indirectement et à travers cette création collective ou personnelle (mais toujours en veillant à un moment de mise en commun), de comprendre en quoi le travail de l’écriture à partir d’un corpus de contes d’origines et de cultures différentes peut permettre d’accéder à la diversité des cultures, à leur compréhension et, corollairement, à une meilleure compréhension de soi, de l’Autre.

L’artiste tentera en collaboration étroite avec les animateurs.trices de faire surgir chez les participantes leurs propres manières, diverses, multiples et riches, d’aborder la thématique de la résistance qui soutiendra la création.

SPECIFICITE DU CONTE DE TRADITION ORALE*

Les contes proposent à la fois l’itinéraire classique de la quête initiatique et de la transformation d’un héros ou d’une héroïne, et un certain nombre d’images archétypales qui nous renvoient toutes et tous - peu importent dès lors la culture, la confession ou l’origine - aux questions essentielles de notre existence (l’amour, l’éducation, le milieu social, professionnel, la violence, la haine, les sentiments d’abandon, de solidarité, de dépassement et de transcendance).

Les contes offrent une approche orale de la langue française dans le respect du rythme, du phrasé, des images poétiques de la langue d’origine et des traits tout à fait évidents de l’oralité vivante. En cela son écriture est facilitée en terme de maîtrise de la langue... les mots employé sont donnés comme les plus « simples », c’est-à-dire ceux qui sont employés dans le langage du quotidien (ni vulgaire, ni banal) et donc les plus accessibles pour le travail d’écriture.

UNE EXPERIENCE AU SERVICE DE L’ECRITURE**

C’est à partir de l’expérience de chaque participante que le travail d’écriture sera réalisé. Cette expérience sera celle de la famille, du couple, du collectif sans aller jusqu’à l’autobiographie pure, celle du détail des événements singuliers d’une vie.

Pour y parvenir :

* Nous inviterons les participantes à inventer un héros, une héroïne faisant figure d’un il ou elle ce qui permettra la distance nécessaire avec l’expérience.  
* Nous veillerons à ramener le travail à sa dimension collective OU comment le héros ou l’héroïne font partie intégrante d’un commun chargé d’une histoire. Comment le héros ou l’héroïne peut-il.elle ressembler à tout le monde afin d’accéder à une forme plus « universelle »
* Nous veillerons à inviter les participantes à faire des allers-retours entre leur trajectoire sociale et le récit en construction.

LA SYMBOLIQUE AU SERVICE DE LA PRISE DE DISTANCE***

La structure propre au conte est un trajet qui sous une forme de boucle rend le départ de la trajectoire différente de l’arrivée, car entre les deux il se produit une transformation, un changement radical qui correspond au processus psychique mis en œuvre grâce à la symbolique.

Cette structure reflète toujours les actions possibles que le héros ou l’héroïne pose tout au long de son trajet et ce quels que soient les obstacles qui se dressent sur la route. L’intelligence sensible, la compréhension, l’attention à l’Autre dans ce qu’il a de différent (la vieillesse, la pauvreté, la difformité, l’animalité, ...), mais aussi la ruse, le courage, ou le tout réuni, sont les armes utilisées pour avancer.

Une fois de retour au point de départ, chez lui.elle, ou dans un autre espace, le héros.ïne, est toujours porteur.se d’un trésor réel (pièces d’or, objet magique, eau de vie, ...) ou sensible (parole retrouvée, forme humaine retrouvée, amour, reconnaissance, ...).

Ainsi la boucle infernale des tourments est terminée, le deuil, loin d’être nié est dépassé, et la réparation effective.

En dehors de sa portée psychique le conte a aussi une portée sociale. D’une part, le conte porte en lui la violence déclinée de diverses manières et vécues par différents personnages... ils.elles sont soumis.es par leur entourage proche, tantôt exclus.es, abandonnés.es, ou subissant de mauvais traitements. En cela le conte reflète une dimension de la réalité facile à repérer. Toutefois, cette violence mise en scène est toujours dépassée, ce qui facilite pour celui.celle qui reçoit le conte le fait de voir, d’entendre, de vivre la représentation de la violence sans la subir directement.

D’autre part, il met en scène différentes catégories sociales, celle de ceux qui ont le pouvoir (rois, reines, personnages aux pouvoirs magiques, ...) et celles et ceux qui n’ont rien ou pas grand-chose (paysans pauvres, mendiants, orphelins.es, ...). Le rapport est le plus souvent inversé à la fin du trajet, et lorsque celui-ci ne concerne qu’un seul milieu il en ressort changé quant à sa conception de l’autre.

Le symbole relie le monde réel à celui de l’inconscient. Ainsi le loup peut à la fois être un personnage (comme dans le Petit chaperon rouge par exemple) mais également renvoyer à une entité dévorante, à la mort, ce qui renvoie à une dimension rituelle d’initiation.

C’est aussi grâce à la charge symbolique que le conte permet de dépasser le degré premier d’une réalité pour faciliter l’abord de situations complexes et sensibles tout en étant sous la protection de la structure d’un récit.

Ainsi la symbolique sera utilisée comme une sorte de masque de protection, pour empêcher le plus possible les auto-censures et aller le plus loin possible dans l’exploration du monde de chacune des participantes.

PREMIERE ETAPE DE TRAVAIL-DEROULEMENT TYPE****

Ce schéma type servira de point de départ des ateliers d’écriture et /ou d’initiation à l’art de conter. Chaque étape nous paraît nécessaire afin de sensibiliser les participantes à la matière du conte, sa structure particulière, et aux outils utilisés par le Théâtre de la parole. Ces étapes se réaliseront après l’audition collective d’un conte type (exemple concret) proposé soit par l’artiste intervenante ou par un artiste extérieur.

STRUCTURE DU CONTE

Pour comprendre le cheminement du héros ou de l’héroïne, nous proposons aux participantes un schéma simplifié -au départ des travaux de Vladimir Propp et des structuralistes notamment-, de la structure du conte qui peut leur permettre :

* de faire la distinction entre le conte et ses avatars
*de construire une histoire sur le même schéma de développement qu’un conte traditionnel :

SECONDE ETAPE DE TRAVAIL-DEROULEMENT TYPE*****

Il s’agit d’explorer les différences entre la parole (l’oralité) et l’écrit. Les grands principes sont énoncés et mis en pratique au départ du texte écrit d’une des versions. Et ce, pour passer d’un texte écrit pour être lu à un texte oral prêt à être dit

Dans l’oralité, en effet, quelques points sont essentiels :

Le présent du récit

Si l’histoire est située d’emblée dans le passé (imparfait de l’indicatif en français), dès que l’action commence, c’est à dire au fameux « Un jour,… » ou « Un soir,… », c’est le présent du récit qui s’impose pour trois raisons :

* Le rythme : d’actions successives en déroulement,
* L’identification au héros. Le présent donne l’impression à l’auditeur de mettre ses pas dans les empreintes du héros. Il lui arrive la même chose au même moment !
* Le sentiment pour l’auditeur de participer à l’élaboration en direct du récit et de son développement.

Les courtes phrases

Puisque chaque action est une image proposée à l’auditeur, elle ne peut s’exprimer que brièvement (une information à la fois). Autre manière de privilégier le rythme et la construction pas à pas du récit.

Les répétitions

Elles installent un rythme en même temps que traditionnellement, elles confortent la mémorisation orale de l’histoire. Elles ont également dans certaines histoires, un rôle quasi hypnotique à l’audition !

Les énumérations

Elles servent à alimenter le récit et à susciter l’imaginaire de l’auditoire qui s’approprie non seulement l’histoire elle-même mais aussi le mode de la communiquer.

Les dialogues

Le conte préfère la forme active à la forme passive et le discours direct au discours indirect.

TROISIEME ETAPE DE TRAVAIL-DEROULEMENT TYPE******

Dans le travail du conteur l’alliage entre la narration et le jeu est importante. Narration du conteur et jeu de l’acteur. Si la narration mène le récit et son développement, le jeu (des dialogues donc des personnages) le développe autrement et d’une manière plus « directe », plus « vivante ».

L’AUTRE ET MOI

Raconter les histoires, c’est raconter son histoire

Entendre les histoires, c’est écouter son histoire semblable en différents points à l’histoire des autres et de l’autre

Objectifs


* L’écriture comme moyen de comprendre les rapports entre classes sociales

* L’écriture comme outil de résistance face aux injonctions familiales oppressantes et face aux injonctions d’un groupe social

* L’écriture d’un conte/récit comme moyen d’analyser le fonctionnement d’un groupe social

* L’écriture comme un moyen d’auto analyse et de regard critique sur la société et ses inégalités

* Autour de ces ressemblances et de ces différences et grâce à un projet concret, rechercher avec les adultes et les acteurs.trices sociaux.ales à trouver les chemins de la réflexion critique et constructive pour agir

* Le conte comme de connaissance de soi et de l’autre pour le mieux vivre ensemble

* Repérer ce qui est « le même » et ce qui est « l’autre » à travers une histoire et ses diverses versions,

* Le conte comme outil de structuration du langage

  • Mobilisation du public

La situation sanitaire empêche toute mobilisation sur le mode classique. Cependant nous prévoyons des réunions zoom pour la partie qui concernera la préparation du contenu des ateliers sur base de la structure de départ. Si la situation de fermeture se prolonge nous pensons à réaliser quelques ateliers en format zoom mais nous devons encore vérifier que les participantes auront accès à une connexion internet et un ordinateur.

Dans le cas d’une réouverture les ateliers auront lieu en présentiel avec toutes les précautions nécessaires au bon déroulement. Des aller-retour entre le groupe et les artiste/coordinatrices seront indispensables pour nourrir le projet au fur et à mesure de sa construction.

D’ores et déjà il est envisagé de prévoir une séance ou deux à la Maison de quartier d’Helmet pour permettre aux participantes qui le désire de présenter le conte à un public d’enfants en présence des accompagnats.es. Cela se passera le mercredi après-midi.

Nous avons veillé à conforter le groupe dans le fait d’utiliser au mieux et avec conscience le premier langage qui nous a été transmis comme premier outil pour « dire » le monde, l’analyser, poser des choix et savoir pourquoi. Le projet s’est construit à partir d’un véritable échange, en évitant la confrontation entre « ceux qui détiennent le savoir artistique » et « ceux qui suivent » sans qu’il y ait confusion pour autant sur les rôles et les places de chacun. L’artiste se met au service de la collectivité.

Nous avons veillé à proposer de revisiter le sens de la parole, son expression première, son expression artistique pour affiner le sens de l’analyse, faire des choix et développer ses capacités d’évaluation et d’auto analyse à portée sociologique. Pour contribuer au bien-être de chacun.e mais aussi au bien être culturel et social. Parler « bien », c’est pouvoir questionner le monde avec réflexion et sens, c’est pouvoir échanger avec d’autres, idées, pensées, c’est avoir la possibilité de construire quelque chose de nouveau, de consolider quelque chose d’existant, de rendre la réalité réelle en la nommant, et dépasser les obstacles qu’elle met sur notre route. Dans ce cas précis c’est aussi développer des capacités d’auto-analyse sur son milieu familial, son milieu social tout en se dégageant de ce qui fait témoignage, ou auto biographie mais en se rapprochant d’une trajectoire sociale nourrie par une analyse lucide sous couvert d’un récit structuré tel que le  récit de tradition populaire orale.

Référence Bibliographie


L’invention du territoire, Allies P., PUF

Territoires en questions : pratiques des lieux, usages d’un mot, Alphandery P et Bergues M

Le social et ses territoires, Barrel Y., in Espaces, jeux et enjeux, Fayard-Diderot

Les territoires du quotidien, Di Meo G ; L’harmattan

Contact


Animation, formation et accompagnement ainsi que mise en place d’un évènement – Magali Mineur –magali.mineur@theatredelaparole.be


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