Oralités décoloniales

Projet mené en 2020 et 2021 (outil)

Michel Verbeek (artiste de la parole, formateur, animateur Point culture)
Alice Martinache (comédienne, auteure, metteuse en scène)
Nadège Ouedraogo (comédienne)
Thierry Duirat (chorégraphe, éthymologue)
Anne Valletta (illustratrice)
Fidèle Anato (artiste de la parole, directeur du village Adjrou’houe-Bénin)
Maxime Zouffon (artistes de la parole)
Apollinaire Djouomo (artiste de la parole)
Aline Bosuma (anthropologue)
Audrey Boucksom (consultante et doctorante en Histoire de l’art de l’Afrique) 

Avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles

La présentation qui suit a été réalisée dans l’optique de mener le projet en 2020 (le calendrier présenté est de 2020). Avec la crise sanitaire nous avons été obligées de décaler les ateliers et la finalisation en 2021. Nous valoriserons ce projet et les supports qui en résultent en tant qu’outil en 2021.

Elaboration


  • Le cadre

Le contexte actuel de la Belgique nous force à considérer le caractère racialisé de la quotidienneté. La race occupant bel et bien une place dans notre pays, il s’agit d’en penser la permanence dans sa visibilité comme dans son invisibilité.

Soixante ans après l’indépendance du Congo, le 20 juin 2020 le Roi Philippe exprimait ses plus profonds regrets pour les actes de violences et les souffrances infligées au Congo et ce via une lettre adressée au président de la République du Congo.

Il a fallu soixante ans pour que la Belgique regrette. Soixante ans d’obstruction, de déni. Or, le colonialisme fait partie intégrante de l’histoire de la Belgique, de son patrimoine/matrimoine (nom de rue, statues, richesses économiques …). Notons que le Roi présente ses regrets et non ses excuses. En effet, il devra se baser pour ce faire sur les conclusions de la commission parlementaire. La lumière sur ce passé doit encore être effectuée en Belgique. A l’heure où les statues de Léopold II sont taguées, déboulonnées, nous avons décidé d’entreprendre un travail important sur les discriminations raciales qui continuent à exister en Belgique.

  • Plus précisément les enjeux

Quels/les signes/traces de notre passé colonial sont encore présents en Belgique ? Quel impact trouvons-nous dans notre quotidien ? Les rapports sociaux en souffrent-ils encore actuellement. Sommes-nous conscients.es de nos privilèges ? Connaissons-nous l’impact de ce passé colonial sur notre quotidien ? Or une connaissance critique de ce passif nous permettrait d’analyser le présent de façon autre. Quand nous prenons conscience de nos libertés individuelles ancrées depuis des années, nous pouvons analyser les différences et les inégalités sociales que cela a engendré et continue d’engendrer. Quel sens le mot « privilège » revêt-il ? En quoi les origines influencent-elles un parcours de vie ? Le passif d’un pays a-t-il un impact sur la vie sociale présente ?

Chaque droit est individuel et en même temps il définit sa relation avec l’autre. Nous devons pallier les inégalités sociales par des activités concrètes qui permettent à chacun de s’exprimer en vue d’entrainer un changement de mentalités.

Françoise Vergès apporte une analyse forte et puissante du mot "décoloniser", définition qui habite ce projet. Décoloniser c'est apprendre à voir de nouveau, de manière transversale, intersectionnelle, à dénaturaliser le monde où nous évoluons, fabriqué par les êtres humains et les régimes économiques et politiques. C'est apprendre à poser tous les morceaux comme un puzzle et à étudier les relations, les circulations. Ainsi de nouvelles cartographies émergent qui questionnent le récit européen et font apparaître régionalisation et globalisation qui n'obéissent pas exclusivement à la logique nord-sud. Il s'agit de comprendre le monde autour de nous de ne négliger ni le petit ni le grand, d'explorer les failles, les conflits, les trahisons, les complicités, les solidarités, les solitudes, les résistances. Décoloniser, c'est inévitablement commencer avec la traite et l'esclavage colonial construit comme aussi naturel que le jour et la nuit point.

  • Présentation des partenaires

Le Gaffi Asbl 

A l’origine, différents groupes bruxellois et wallons, initiatives nées en milieu populaire et basées sur une démarche de conscientisation se regroupent et se structurent pour former Culture et Développement.

Reconnu par la Communauté française, ce réseau de structures associatives se retrouve pour promouvoir la construction d’une société plus démocratique, plus juste, plus solidaire, et plus respectueuse des droits élémentaires.

Le Gaffi est une asbl reconnue comme :
* Organisme d’Insertion Socioprofessionnelle
* Centre d’Education Permanente via le réseau Culture et Développement
* Centre d’Accueil Extrascolaire

C’est avec les travailleurs.ses du Gaffi, que nous avons pu construire ce projet et mener les ateliers avec pour toile de fond :
* la valorisation des savoirs, des savoir-faire et des richesses culturelles.
* l’accès à des informations essentielles pour lire et comprendre le monde et par là même agir sur lui
* l’autonomisation, la responsabilisation, la citoyenneté, l’émancipation.
* le développement de projets communs dans lesquels chaque personne peut trouver sa place, dans un climat d’écoute et de respect, propice à la création de liens interpersonnels et interculturels.

PointCulture

Jusqu’en 2010, les missions de PointCulture se centraient sur la constitution de collections audiovisuelles et le prêt de médias. Avec l’évolution numérique, les missions ont pris un autre tournant. PointCulture est devenu un lieu de réflexion pluriel et participatif où les publics s’approprient l’art et la culture, critiquent, se rejoignent, expérimentent et questionnent leur propre relation à l’art et explorent les problématiques qui animent la vie sociale. Quatre axes sont défendus et ancrent leurs différentes activités :

* L’information et le conseil sur l’offre culturelle
* La diffusion et la promotion culturelle
* L’éducation et la médiation culturelle
* La valorisation de son patrimoine sonore et audiovisuel

L’apport de leur outil vidéographique a pu consolider notre travail sur la décolonisation comme vous pourrez le lire plus bas.

Bruxelles nous Appartient

Bruxelles Nous Appartient-Brussel Behoort Ons Toe fabrique une histoire et une mémoire de la ville par la collecte, l'archivage et l'exploitation de données sonores. Témoignages, bribes de conversations, monologues, chants, paysages sonores ou sons bruts, près de 25.000 données sonores forment une histoire publique, polyphonique et multilingue de Bruxelles. Une forme d’expérience documentaire au très long cours, qui n’a pas pour seul objet de capter les voix et les sons qui passent, mais qui vise également à créer de multiples formes pour les donner à entendre dans des contextes et sous des formats divers : documentaires radiophoniques, pièces sonores, installations dans l'espace public, expositions, publications, radio show, audio walks, podcasts,...

Conscient de vouloir garder une trace de ces rencontres, nous nous sommes tournées vers cette association avec laquelle nous avions déjà travaillé. Leur professionnalisme en terme de réflexion sur la portée de la mémoire collective comme outil d’analyse et de développement critique, ainsi que sur le montage audio n’est plus à prouver.

Michel Verbeek

A partir d’une proposition de Michel Verbeek - travailleur à Pointculture - d’analyser la portée du cinéma de propagande développée par la Belgique pendant la période coloniale et diffusée aux citoyens.es belges, le projet s’est développé et nourri. Artiste de la parole, pédagogue à l’école du conte au Théâtre de la parole, il est à un poste d’animateur à PointCulture.

Alice Martinache – intervenante dans les ateliers

Comédienne, auteure et metteuse en scène, Alice Martinache collabore depuis de nombreuses années avec le Théâtre de la parole à travers différents projets. Investie en tant que comédienne dans le spectacle L’ennemi intime qui traite de la question des migrants.es bien avant que ce sujet ne soit dans tous les médias, elle est personnellement de par son histoire sensible à la question de la décolonisation. Elle participera à l’élaboration et à la réalisation des ateliers au Gaffi.

Nadège Ouedraogo

Originaire du Burkina Faso, Nadège Ouedraogo prendra part aux différentes réunions de préparation pour la mise en place des animations. Elle interviendra en tant qu’artiste lors de la conférence hybride.

Thierry Duirat

De formation artistique pluridisciplinaire, en théâtre, et en danse, il conçoit et réalise des créations pluridisciplinaires (spectacles, livres, vidéos) à partir de la langue française, au sein du collectif « étymologie poétique ». Ce collectif est lauréat du ministère de la culture et de la communication « atelier culture au service de la langue française et des langues de France » en 2015 et lauréat « service numérique innovant » en 2016. Avec l’équipe du Théâtre de la parole, Thierry Duirat collabore sur de nombreux projets et de depuis de longues années. Il interviendra dans la réalisation de la conférence hybride.

Anne Valetta

Graphiste illustratrice multimédia indépendante depuis 10 ans, Anne Valletta travaille en tant qu'artiste-auteur, mais aussi pour les projets des autres : particuliers, artistes, associations, scolaires, petites, moyennes et grandes entreprises (Chanel, Larousse, Schneider Electric...) Il lui arrive de faire appel aux talents de ses collaborateurs ou de mixer ses propres compétences : l'illustration, le graphisme et l'animation sont pour elle, de bons voisins et donnent régulièrement naissance à des projets singuliers.

Elle propose également des ateliers artistiques ouvert au public, jeunesse et adulte, sous différents formats, ponctuels ou réguliers.

Intervenants.es artistiques lors de la conférence hybride

Anne Valletta : illustratrice
Fidèle Anato : artiste de la parole, directeur du village Adjrou’houe-Bénin
Maxime Zouffon : artiste de la parole
Apollinaire Djouomo : artiste de la parole
Conte en balade : Murielle Durant  - artiste de la parole

Autres intervenantes lors de la conférence hybride

Aline Bosuma : anthropologue
Audrey Boucksom (consultante et doctorante en Histoire de l’art de l’Afrique)

  • Travail préparatoire

Ce projet est d’abord né d’échanges autour du rapport colonial et décoloniale d’un point de vue artistique entre 3 acteurs culturels reconnus : Contes en Balade, les Dimanches du conte et le Théâtre de la parole.

Suite à ce travail de recherches et de réflexion sur cette thématique un évènement est mis en place comprenant une programmation avec rencontres/débats, spectacles, tables de discussion, …. Malheureusement, la crise sanitaire a perturbé cette organisation et les activités programmées ont dû être annulées.

Ne voulant pas abandonner toutes les réflexions, et les recherches menées pendant de longues semaines, le Théâtre de la parole suite à la proposition de Michel Verbeek met en place a décidé de mettre en place des ateliers en partenariat avec le Gaffi afin de rencontrer les travailleurs.es sur cette thématique.

Un travail préparatoire à ces ateliers est mis en place avec l’asbl Le Gaffi (une responsable), PointCulture, des artistes et le Théâtre de la parole.

Le but est de relever les « signes » les plus insidieux, à partir d’exemples concrets, de la colonisation au Congo et de la politique coloniale de la Belgique à cette époque, tout en se tournant vers les traces encore présentes aujourd’hui (les privilèges et leurs définitions, le colonialisme et le racisme inhérent au quotidien). Les réflexions sont destinées aux différents acteurs.trices sociaux du Gaffi dépendant de leurs différents services (voir présentation du partenaire).

  • Méthodologie et processus

L’instant*

Favoriser l’actualité, c'est-à-dire la mémoire rapprochée, limite l’effort pour parler aux événements proches (le temps qu’il fait, une rencontre dans un tram). Cette attitude « honore » l’instant nouveau (qui n’est pas encore construit), et permet à chacun d’entamer facilement la conversation.

Conversation qui pourra alors prendre comme direction la thématique développée une fois les participants.es ayant appris à se connaître, se faire confiance,…

« L’autre peut être proche ou lointain de nous. L’altérité est la reconnaissance de l’autre et de sa singularité (…) le nommer, c’est choisir le type d’altérité que nous souhaitons construire avec lui. Et parce qu’il est différent, il nous conduit à nous interroger sur notre propre système de valeurs.»

L'autre est important dans l'instant de l’animation. Il faut apprendre à l'écouter, le comprendre. Chaque individu a la potentialité d'accueillir l'autre, de le mettre en valeur tout en développant chez lui-même un sentiment de confiance réciproque. Prendre le temps de rencontrer l'autre permet d'asseoir une cohérence de groupe en acceptant les points communs et les différences.  C’est dans l’instant de la rencontre que ce mouvement peut avoir lieu.

Les mots**

Les mots pour dire le colonialisme tout autant que le décolonialisme ont leur importance ! Comment bien comprendre le sens et la compréhension de ceux-ci. Pour Jacques Rancière, il existe la portée politique de la parole, pour quiconque est sensible aux différents enjeux que pose un texte. (…) Les mots sont aussi un champ de bataille car avec eux, c'est un certain type de monde qui apparaît, un certain type de peuple qui se configure, de subjectivité aussi.

Dans le cadre de ce projet, il est clair que des mots stigmatisés sont à analyser.

Dans le livre Décolonisons les arts ces mots sont expliqués de telle façon qu'ils permettent d'ancrer l'impact de ceux-ci sur les citoyen.ne.s. Les processus de racisation sont les différents dispositifs - juridiques, culturels, sociaux, politiques- par lesquels des personnes et des groupes acquièrent des qualités (Blancs) ou des stigmas (les autres)."

Mal nommer les choses c’est ajouter au malheur du monde disait Albert Camus. Nous sommes convaincues qu’apprendre à bien nommer les choses évite les confusions à la source de frustration, d’incompréhension qui mènent parfois eu repli et à la violence.

Etant conscient des différences de sens et de compréhensions sous-jacentes au sujet abordé, le travail des artistes intervenants.es sera de déconstruire les connaissances développées à partir d’informations erronées afin de reconstruire des connaissances plus correctes. Les artistes mettront en place un environnement favorable afin que les connaissances et potentialités des participants.es constituent également un champ de connaissance à questionner et à partager.

Les Images***

Si certaines images ont une valeur esthétique et participent au « bonheur » des yeux, d’autres véhicules des contenus parfois tels qu’ils peuvent renforcer les inégalités en entretenant des idées préconçues, des stéréotypes, sur des sujets sensibles tels que le chômage, les iniquités, l’insécurité…. Comment prendre du recul par rapport à ce matraquage ? Comment l’analyser ? Où se retrouvent les droits humains dans ce flux d'images ?

Le travail d’analyse des images d’archives des films de propagande révèle une part de l’histoire de la Belgique qu’il est plus que nécessaire d’analyser. Mais en plus de l’historicité contenue dans les archives, il s’agira de repérer les points de vue allant contre les libertés et le droit à la différence. Via l'analyse d'image, les participants.es accompagnés.es de l'animateur décortiquent ses images et peuvent s'exprimer par rapport à celles-ci

Quelques questions types à se poser pour analyser les différents extraits vidéos :

Dans quelle circonstance ce film a-t-il été réalisé (objectifs ? publics visés ?)
Comment construire le sens des extraits vus ?
Qu’est ce qui est décrit, mis en valeur dans le film ? A quoi serait-il ?
Quelle est le caractère polysémique ?
Connaissant l’historicité, comment les images doivent-elles être interprétées ? Et comment ont-elles été interprétées à l’époque ?

Les objets****

Le travail avec l'objet permet d'entrevoir une autre facette des expériences, avis, idées des participants.es. Chaque objet possède une sorte de mémoire qui renvoie à un instant de vie inscrite dans une histoire personnelle ET collective. De plus, pour certains.es, le fait de devoir s'exprimer en public n'est pas toujours aisé. L'utilisation de l'objet entraine un décalage et une prise de parole plus facile.

Le Collectage*****

Cette partie est confiée à BNA. Falvien Gillé sera présent dans certains ateliers au Gaffi.. Avec l’accord du groupe des enregistrements sonores seront effectués. Le but de ce collectage est de garder trace des échanges entre travailleurs.ses sur la question afin de nourrir la préparation de la journée « hybride ».

Objectifs


* Mieux repérer les signes les plus insidieux de la formation des stéréotypes et des préjugés racistes.

* L’axe du sensible, de l’analytique et l’axe réflexif au service d’un débat constructif et enrichissant sur la question des images coloniales et de la lutte contre les stéréotypes racistes.

* Le cinéma de propagande comme outil de décryptage de l’imaginaire collectif.

* Le cinéma de propagande comme outil de déconstruction de la mythologie coloniale.

* Développement du regard critique sur la situation actuelle afin d’amener à une décolonisation des images mentales.

* Le langage au service d’une analyse critique du langage « raciste » hérité du colonialisme et véhiculé au quotidien.

* Le sensible comme outil de décryptage du quotidien et de ce qu’il recèle de racisme et de stéréotypes sur l’Autre, sur les « Noirs » et les « Blancs ».

  • Mobilisation du public

Grâce au partenariat avec le Gaffi,il a été aisé de mobiliser le public ( 12 participants.es). Notez qu'il n'était pas possible d'inviter plus de participants.es vu la crise sanitaire et le nombre admis lors d'ateliers d'éducation permanente.

Tous.tes les participants.es ont été invités.es à la présentation du projet hybride. Quant à l’évènement, un appel public a été effectué via le site internet du Théâtre de la parole, le bouche à oreille, le relais du Gaffi et de BNA. 12 participants.es se sont inscrits.es et ont participé à la journée de réflexion et d’interventions artistiques. Les réflexions, l’analyse et le sens critique appuyés par des expériences vécues ont permis de nourrir plus encore l’outil de base réalisé avec le Gaffi. Une participante du Gaffi était d’ailleurs présente et la diffusion d’extraits de collectage réalisé au Gaffi a permis de rendre compte des contenus abordés

Pistes d'utilisation


L’outil présenté a été réalisé dans le cadre des missions d’Education permanente. 

Ces pistes d’utilisation/pédagogiques ne sont que des propositions, chaque utilisateur.trice est invité.e à se saisir de l’outil comme il.elle l’entendra dans le respect de la dimension initiale et sans en détourner le propos. 

Cet outil, composé de trois dimensions (un atelier participatif en présentiel ou en version visio conférence interactive, une création sonore et trois maquettes illustrées) est le résultat d’une création collective à partir des échanges réalisés auprès de différents publics dans différents lieux et d’âge, de milieux sociaux, d’origine et professionnels divers. 

Utilisation première  

L’écoute de la création sonore réalisée par Bruxelles nous appartient peut s’écouter seule, en individuel ou en collectif. Elle comprend les échanges actifs d’acteurs.trices sociaux tout au long du travail de réflexion mené au Gaffi, ainsi que les réflexions des artistes intervenants dans le processus réflexif.  

C’est une façon sensible d’ouvrir à la dimension de la décolonisation pour débuter un travail de réflexion, d’analyse critique ou de création d’un support autre à partir du sujet 

Utilisation seconde 

Trois maquettes illustrées permettent de mener un atelier sur : 

  • Les privilèges : De quoi parle-t-on exactement ? Quels sont mes privilèges (emplois, famille, niveau social, accès aux énergies, au milieu professionnel, scolaire, loisirs, culture, ..). De quel endroit parle-t-on ? 
  • La Belgique et son histoire coloniale au Congo : quelles représentations en ai-je ? Qu’est-ce que je connais de cette histoire ? Que m’a ton enseigné à propos ?  
  • Le Racisme au quotidien : Quels sont les exemples dans mon quotidien ? A travers le langage, le mien et ceux de mon entourage ?Ai-je déjà été victime de racisme ? Si oui, où ? par qui ? Comment ? 

Ces maquettes peuvent servir de discussion large sur les trois sujets, ou bien être donné à voir après avoir abordé les trois sujets pour confronter. 

Par exemple, sur la maquette Agenda le mot Blackface est inscrit ... Que révèle-t-il ? Quel sens lui donner ? Est-ce que cela évoque un souvenir, une histoire, un fait divers, une référence culturelle ? 

Utilisation troisième 

Organisation d’une journée type à partir de la méthodologie du Théâtre de la parole et avec la participation des artistes du projet, pour tous les publics en présentiel ou en visio-conférence  

Finalité


Si les difficultés pour mener à bien le projet tel que conçu dans un premier temps ont été conséquentes, elles n’ont pas empêché la réflexion, le questionnement et surtout la nécessité absolue de mener malgré tout des actions sur le sujet. La volonté rencontrée au Gaffi, celle des artistes intervenants.es et des personnes qui ont rejoints le projet par la suite s’est renforcée au fil des semaines, des mois et des ateliers finalement menés.

L’approche de l’Histoire de la colonisation de la Belgique au Congo est le cadre essentiel avant tout ! (Re) visiter cette partie de l’histoire de Belgique souvent occultée, voir niée, offre à envisager la suite des actions à partir de faits réels, et non rêvés. Nous avons tenté de cerner dans nos vies de tous les jours et d’un point de vue plus général, la question de la décolonisation. Nous avons veillé à ne pas noyer cette question dans d’autres sujets, tels que le féminisme souvent abordé lorsqu’il s’agit de parler d’exclusion de l’Autre.

La découverte pour la plupart des participants.es d’un cinéma orienté à ce point sur le bienfondé du colonialisme a été un choc pour certains.es. Les images parlent autrement que les mots... Et la façon dont les belges de l’époque ont perçu, vécu, reçu ce cinéma de propagande a été riche d’enseignements : comment percevoir aujourd’hui les processus du colonialisme et quels visages prennent-ils aujourd’hui ? Quels ont été les stratégies de colonisation des esprits ? Et comment cela fonctionne-t-il encore aujourd’hui ?

L'expérience physique de ce que veut dire « séparation », « frontières », « limites » a été riche puisqu’elle a ouvert à des discussions, qui nous en sommes convaincues, n’auraient pu exister sans.

Tout un pan de l’histoire de la Belgique reliée à la façon dont les classes sociales ont été divisées, segmentées (monde ouvrier et bourgeois pas exemple) au regard de la question du colonialisme, est apparu d’une façon claire et des mots ont pu être mis sur la situation qui renvoie au présent.

Le sens des mots, ce qu’ils cachent, occultent, dévoilent est capital pour débattre et échanger sur la question. De quoi parle-t-on lorsque l’on parle de racisme ? Quel mot emploie-t-on pour parler de colonisation et de décolonisation ?

Enfin, comment accueillir l’Autre en tentant de comprendre ce qu’il est mais sans essayer de le ramener à nos propres codes de compréhension ?

Support


Diffusion


Nous avons diffusé une des facettes de l’outil (la création sonore réalisée à partir des collectages au Gaffi) lors de l’événement de mars 2021 : Décolonisons nos idées

Nous avons participé à l’appel à projet organisé par l’IFC et à destination des enseignants.es de la Communauté française en partenariat avec Point culture.

Nous avons présenté le projet et les supports créés lors d’une interview en juillet 2020 sur Radio Campus, en présence d’Apollinaire Djouomo et de Nadège Ouedraogo.

La création sonore a été diffusée par le biais de l’asbl Bruxelles nous appartient sur Radio Panik notamment.

Par ailleurs, le Théâtre de la parole assurera la diffusion :

* Grâce à son site à partir duquel des liens pourrons renvoyer à l’outil création sonore et à son utilisation.

* Par Kaléidoscope - FWB.

* Par le « bouche à oreille » et le contact direct avec les acteurs sociaux, le public qui fréquente le Théâtre de la parole, les relations professionnelles dans le milieu social et artistique.

* Lors des ateliers IFC à destination des professeurs.es

Référence bibliographique


FILM

Dujardin Francis « Boma-Tervueren, le voyage » TH1055

Calmettes Joël « Berlin 1885, la ruée vers l’Afrique » TH1020  MATAMATA ET PILI PILI, deux comiques congolais (Documentaire de Tristan Bourlard - 1996)

L’élite noir de demain - Au risque de se perdre (Nun’s story) - Fred Zinneman (1959) – VA 0652

LIVRE

Fanon Frantz, « Peau noire, masques blancs » (réed, Le Seuil, col. « Points », 2001)

David Van Reybriuck « Congo », France, Actes Sud

Etienne Achille et Lydie Mouileno, « Mythologies postcoloniales. Pour une décolonisation du quotidien, Paris, Champion.

Malcom Ferdinand « Ecologie Décoloniale »

Robin DiAngelo « Ce racisme que les blancs ne voient pas »

Amin Maalouf « Les identités meurtrières »

Vergès Françoise , « Un féminisme décoloniale »

Djamila Riberio "Chroniques sur le féminisme noir"

Leïla Cukierman, Gertry Dambury et Françoise Vergès "Décolonisons les arts"

REVUE

Politique africaine N-143. « Mobiliser Fanon », Éditeur : Karthala. Regard d’un historien congolais sur l’exposition universelle

Les déracinés - Ils vivent ailleurs que là où ils sont nés

PRESSE

https://www.rtbf.be/article/le-roi-philippe-exprime-au-congo-ses-profonds-regrets-pour-les-blessures-du-passe-10532781

https://www.rtbf.be/info/dossier/les-grenades/detail_chez-nous-en-2019-la-colonisation-sevit-toujours?id=10259971

https://www.franceculture.fr/droit-justice/restitutions-doeuvres-dart-au-benin-et-au-senegal-un-premier-vote-unanime-des-deputes?actId=ebwp0YMB8s0XXev-swTWi6FWgZQt9biALyr5FYI13OqgtDDuj-kHDpMKemfSqKC&actCampaignType=CAMPAIGN_MAIL&actSource=613998#xtor=EPR-2-[LaLettre07102020]

https://www.franceculture.fr/emissions/le-cours-de-lhistoire/et-lhomme-crea-la-nature-14-la-nature-confisquee-histoire-du-colonialisme-vert?actId=ebwp0YMB8s0XXev-swTWi6FWgZQt9biALyr5FYI13OqgtDDuj-kHDpMKemfSqKC&actCampaignType=CAMPAIGN_MAIL&actSource=619315#xtor=EPR-2-[LaLettre03112020]

https://www.franceculture.fr/emissions/cultures-monde/colonisations-memoires-sensibles-34-belgique-rdc-les-regrets-du-roi-philippe?actId=ebwp0YMB8s0XXev-swTWi6FWgZQt9biALyr5FYI13OqgtDDuj-kHDpMKemfSqKC&actCampaignType=CAMPAIGN_MAIL&actSource=637127#xtor=EPR-2-[LaLettre03022021]

https://www.rtbf.be/info/dossier/les-grenades/detail_chez-nous-en-2019-la-colonisation-sevit-toujours?id=10259971

SITE INTERNET

Emmanuelle Saucourt : «document de L’infr sur youtube -> Amadou Hampate Ba sur les poulets sacrificiels

https://www.binge.audio/podcast/kiffetarace/belgique-le-brol-dun-heritage-colonial/?fbclid=IwAR0Mc3fTTmhs0TGZIgkKDnXDStv1IaBbbUIYG9jeADGD5VTZnwjfZqbcRGU

https://www.bepax.org/

http://stopausexisme.be/outils/

Point de vue privilège blanc” qui marginalise les personnes discriminées - voir article

https://www.lesinrocks.com/2020/06/09/actualite/medias-actualite/privilege-blanc-tania-de-montaigne-exprime-son-desaccord-avec-virginie-despentes/

L'assignation

https://www.youtube.com/watch?v=GQbWg9P5lAY

Contact


Animation, formation et accompagnement ainsi que mise en place d’un évènement – Magali Mineur –magali.mineur@theatredelaparole.be


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